Le maire Tremblay s'est dit « dégoûté » de la tournure de certaines manifestations et songe à doter la Ville d'un règlement interdisant de manifester avec des masques ou des cagoules. Le moins que l'on puisse dire, c'est que lorsque le maire songe à quelque chose, il ne faut pas s'attendre à des résultats rapides.

En effet, un tel projet de règlement traîne sur son bureau depuis des années et, franchement, si la Ville et ses policiers et policières ne disposent pas d'un tel outil, Gérald Tremblay devrait s'en prendre à lui-même.

La Fraternité des policiers et policières de Montréal demande un tel règlement depuis une dizaine d'années. En 2009, nous avons cru y être enfin arrivés...mais l'administration Tremblay a plutôt renvoyé aux calendes grecques un projet de règlement visant à interdire de manifester masqué. Ce projet de règlement visait les casseurs et vandales qui s'insèrent dans les manifestations dans le but de faire du grabuge. Malheureusement, devant les hauts cris de certains groupes de pression qui considéraient qu'il s'agissait d'une entrave inacceptable à la liberté d'expression, l'Administration a reculé. Officiellement, il ne s'agissait que d'un recul temporaire devant servir à bonifier le projet de règlement. Or, à ce jour, on attend encore. Nous avons écrit à plusieurs reprises à l'Administration Tremblay pour lui demander de réactiver le dossier, sans que le moindre résultat fasse mine de poindre à l'horizon.

Une décennie pour donner aux policiers  des outils de prévention additionnels, c'est un peu long. Pendant que le maire songe, la casse continue, année après année, le 15 mars étant un festival burlesque où des personnages masqués tentent d'imposer le chaos dans les rues, au détriment des manifestants honnêtes qui eux, à visage découvert, expriment légitimement leurs opinions.

Le maire Tremblay doit enfin doter la ville d'un outil règlementaire permettant aux policiers d'interpeller ceux et celles qui, masqués et cagoulés, détournent le sens de certaines manifestations. Que des casseurs se servent de ce vacuum réglementaire pour s'inviter dans des manifestations uniquement dans le but de commettre des méfaits est inacceptable. La moindre des choses, en démocratie, c'est de s'exprimer à visage découvert.

Le maire, qui se dit dégoûté de l'attitude et du comportement de certains manifestants, a le pouvoir de donner aux policiers de Montréal un outil afin de rendre plus difficiles ces comportements qui mettent en danger les personnes et les biens publics et privés. La Fraternité des policiers et policières de Montréal souhaite que cette fois-ci, il ne recule pas... encore une fois.