Le NPD a endossé des positions bloquistes nuisibles à la cohésion canadienne.

Comme le Bloc, le NPD propose d'étendre l'empire de la loi 101 aux institutions fédérales, sans tenir compte des répercussions négatives sur les minorités de langue officielle partout au pays.

Comme le Bloc, le NPD propose de geler à son pourcentage actuel la représentation du Québec à la Chambre des communes. Mais le NPD veut aussi corriger la sous-représentation de l'Ontario, de l'Alberta et de la Colombie-Britannique tout en maintenant la représentation des autres provinces. Si le Québec gagne en pourcentage sans que les autres provinces perdent au change, le total donne plus que 100%, une impossibilité arithmétique. Il n'y a qu'au hockey qu'on peut faire du 110%! Pas étonnant que le NPD refuse de publier ses chiffres. Voilà ce qui arrive quand on veut plaire à tout le monde et à son père.

Comme le Bloc, le NPD affirme que la majorité de 50% plus un est la seule règle valable en démocratie. Pourtant, le NPD exige la majorité des deux tiers pour modifier sa propre constitution.

Comme le Bloc, le NPD prétend qu'une seule voix de différence lors d'un référendum, sur une question choisie par le gouvernement indépendantiste, suffirait pour faire la sécession du Québec, quelque confuse que soit la question et aléatoire la majorité.

Comme le Bloc, le NPD prétend que ce refus de la clarté est une marque d'ouverture envers les Québécois. Ce n'est certes pas être ouvert à nous les Québécois que d'envisager de nous soumettre à une tentative de sécession faite dans la confusion. C'est au contraire défendre nos droits que de nous garantir que nous ne perdrons jamais le Canada à moins de l'avoir voulu clairement. Ce droit au Canada, la Cour suprême nous l'a garanti. Des politiciens démagogues n'ont pas le pouvoir de nous l'enlever. C'est ce qu'Ed Broadbent avait compris.

Contre toute logique, le NPD prétend que sa position est conforme à l'avis de la Cour suprême. Le seul député néo-démocrate à dénoncer l'absurdité de cette affirmation est Roméo Saganash. Si 50% plus un avait été considéré par la Cour comme suffisant pour déclencher une négociation sur la sécession, alors pourquoi a-t-elle mentionné pas moins de 13 fois dans son avis l'expression «majorité claire» ou «claire majorité» en plus de faire référence à «l'ampleur» de la majorité? Si 50% plus un devait être une majorité claire, que serait une majorité non claire?

Le député néo-démocrate Jonathan Tremblay a déclaré que si 50% plus un suffit pour la sécession du Québec, la même règle s'applique pour qu'une région du Québec puisse rester dans le Canada. Roméo Saganash a défendu un point de vue analogue au bénéfice des peuples autochtones du Québec. Quant à Nycole Turmel, elle s'est contentée de dire que le NPD n'avait pas de position sur le sujet. Le NPD ferait mieux d'admettre que ce genre de décision grave et irréversible ne doit pas reposer sur une majorité incertaine. On n'érige pas des frontières entre les citoyens sur la base d'un recomptage judiciaire.

On a été trop indulgent envers le NPD, sans doute en raison de son statut prolongé de tiers parti et de l'émotion créée par la fin tragique de Jack Layton. Il est temps d'exiger du NPD, et de son prochain chef, la cohérence qui sied à un parti d'envergure nationale. On ne joue pas avec le Canada.