Trois députés péquistes ont remis en question la capacité de jugement des citoyens de Bonaventure.

Lundi dernier, un exercice démocratique a eu lieu dans la circonscription de Bonaventure. Lors de l'élection partielle, les électeurs ont écouté les différents candidats et ont exercé leur droit de vote. Après 33 jours de campagne et quatre débats publics diffusés à grande échelle, ils ont élu, à près de 50% des voix, le candidat libéral Damien Arsenault.

Certains députés péquistes, comme Yves-François Blanchet, Maka Kotto et Scott McKay, ont remis en question la capacité de jugement des citoyens de Bonaventure. M. Blanchet s'est dit «atterré» par le comportement des électeurs, qu'il qualifie de «très inquiétant», associant même leur vote à une absence de progrès. «La réponse est dans leur tête, mais est-ce qu'ils sont aussi au fait de l'information qui est générée ici?», a demandé le député Kotto. Le député McKay est allé jusqu'à dire que les électeurs gaspésiens se contenteraient d'un «cochon rouge» pour les représenter à l'Assemblée nationale.

Que de condescendance et de mépris dans ces termes. Ainsi, M. Blanchet s'inquiète de constater que 50% des électeurs de Bonaventure ne pensent pas comme lui, M. Kotto est d'avis que ces gens sont déconnectés de la réalité, alors que M. McKay a une très faible estime des Gaspésiens et de leurs élus. De tels propos sont inacceptables en démocratie. À tout le moins, pour tous ceux qui se disent démocrates.

Cette situation rappelle un très mauvais souvenir référendaire d'octobre 1995, alors que le chef du PQ, Jacques Parizeau, avait affirmé avoir été battu «par l'argent pis des votes ethniques». Faut-il leur rappeler, encore aujourd'hui, qu'il s'agit de l'expression d'un vote populaire qui respecte, en tout point, les impératifs démocratiques?

Pourtant, tout comme la chef du PQ, Pauline Marois, une grande quantité de députés péquistes ont sillonné le comté pendant l'essentiel des 33 jours de campagne, afin de prendre contact avec les électeurs. S'ils avaient été en mode écoute, plutôt qu'en mode «attaque et dénigrement», ils auraient peut-être entendu ce que la majorité de la population avait à dire.

Plus encore, ils ont lancé leur plus importante campagne publicitaire nationale télévisée (très négative d'ailleurs) en pleine partielle. Évidemment, plutôt que proposer des idées, ils ont choisi de dénigrer le PLQ.

Depuis deux ans, toute l'action politique du Parti québécois de Pauline Marois se limite à attaquer, critiquer et accuser. Aujourd'hui, le PQ en est réduit à viser directement la population pour les malheurs péquistes. Pourtant, les électeurs ont justement sanctionné, lundi, ce genre de comportement qui ne génère rien de plus que du cynisme. Les Québécois ont le droit de voter librement, sans que leur jugement ne soit remis en question.

Pauline Marois doit s'excuser et dénoncer les propos méprisants de ses porte-parole qui ont largement dépassé les bornes de l'acceptable en démocratie.