Vous semblez croire que l'idée de représentation effective des régions a été inventée par le Parti québécois. Il suffit pourtant de tourner la tête vers Ottawa pour constater que ce principe est consacré depuis de nombreuses années déjà.

À la Chambre des communes, l'Île-du-Prince-Édouard compte quatre députés pour une population totale de 136 000 habitants, soit une moyenne de 34 000 électeurs par circonscription, alors que la moyenne canadienne (le quotient national) se situe à 107 220, soit trois fois plus.

Si l'exemple canadien vous semble trop «soviétique», peut-être devriez-vous tourner les yeux vers le sud. Chez nos voisins américains, vous constaterez qu'au Sénat, le Wyoming, qui compte une population de moins de 600 000 habitants, a le même nombre d'élus que la Californie dont la population est 66 fois plus nombreuse.

Vous semblez reprocher au PQ de faire la cour aux régions. Nous avons toujours pris soin de les représenter et la raison en est fort simple: nous sommes profondément enracinés dans toutes les régions du Québec depuis nos débuts, y compris dans la région de Montréal. Pour nous, la question n'est pas de favoriser une région plutôt qu'une autre, mais d'assurer à chacune une réelle représentativité à l'Assemblée nationale. Cette question ne peut être réduite à une simple formule arithmétique.

Quant à l'idée de créer une chambre des régions à Québec, ça vaut la peine de la ruminer quelque temps avant de la rejeter. En prenant connaissance de la transcription du discours de Mme Marois au congrès de la Fédération québécoise des municipalités, vous verrez qu'il ne s'agit pas de rajouter une couche d'élus, mais plutôt de remplacer des non-élus inutiles par des élus utiles.

Le Parti libéral de Jean Charest a lancé l'idée, en vue du congrès d'octobre, de transformer le Sénat canadien en chambre des provinces. Oui, oui, vous avez bien lu. C'est ainsi, car le PLQ considère que «le Canada demeure, à ce jour, l'une des rares fédérations dans le monde où les provinces n'ont aucun rôle formel à jouer dans les institutions centrales et presque aucun mot à dire en ce qui touche à la prise des grandes décisions».

Un Sénat réformé n'y changera rien. Nous proposons plutôt l'abolition du Sénat canadien qui coûte 90 millions de dollars par année et, en récupérant notre argent, nous créerons une chambre des régions à Québec qui permettra de résoudre en bonne partie le problème de représentation des réalités très diverses vécues sur notre immense territoire. Ce serait en quelque sorte un vaccin contre les politiques «mur à mur».

Avouez que présentées ainsi, ces idées sont vachement plus intéressantes, non?