L'auteur est président du Conseil du regroupement des jeunes chambres du commerce du Québec. Il fait partie de la mission Québec-Chine, menée par le premier ministre Jean Charest.

Il y a quelques semaines, le premier ministre du Canada, Stephen Harper, a effectué  une mission économique en Amérique du Sud. Depuis quelques jours, le premier ministre du Québec, Jean Charest, est en mission économique avec une délégation de gens d'affaires en Asie ; il s'agit de sa troisième visite officielle en Chine depuis 2003.

Ces missions sont la preuve tangible de la volonté de nos gouvernements de diversifier nos marchés d'exportation. Compte tenu de la situation économique difficile de notre partenaire principal, les États-Unis, la communauté des affaires commence déjà à explorer de nouveaux marchés et à tisser des liens d'affaires avec des partenaires jusque-là méconnus.

Il est devenu capital de tirer son épingle du jeu dans un monde où les économies émergentes des pays du BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine) sont appelées à jouer un rôle de premier plan dans les décennies à venir. Dans le cas de la Chine, les échanges ont passé de 2,8% en 2001 à 7,7% en 2009, devenant le troisième partenaire commercial du Québec.

La prochaine génération d'entrepreneurs québécois devra relever de nouveaux défis que la génération précédente n'a pas eu la chance de connaître. L'indice entrepreneurial est faible au Québec. Et le taux d'entrepreneurs le plus bas se retrouve chez les 30-35 ans.

Également, dans les prochaines années, nous nous attendons à une retraite massive de propriétaires et de dirigeants d'entreprises, surtout dans les entreprises familiales, en raison des changements démographiques. Nos jeunes entrepreneurs devront acquérir de nouvelles entreprises ou prendre les rênes de l'entreprise de leurs parents. Ils devront alors être non seulement plus performants mais aussi plus conscients des nouveaux enjeux économiques mondiaux.

Une des solutions est l'organisation de missions commerciales «sur mesure» pour les jeunes entrepreneurs. Outre la signature de contrats, ces missions leur permettent de développer ses habiletés à dialoguer, à vendre et à négocier avec les gens d'autres cultures.

La relève entrepreneuriale s'intéresse de plus en plus à l'Asie et elle a raison de le faire. Il est de notre responsabilité de lui donner les outils pour aller au bout de ses ambitions. Il en va d'un développement économique du Québec durable, en phase avec les défis du 21e siècle et résolument tourné vers l'avenir.

En avril 2011, le Regroupement des jeunes chambres de commerce du Québec (RJCCQ) a organisé sa première mission commerciale en Chine avec 14 jeunes entrepreneurs, permettant la signature de nouveaux contrats et l'établissement de nouveaux partenaires. L'organisation participe également avec une délégation de cinq jeunes entrepreneurs à la présente mission du Québec en Chine. La présence de ces jeunes envoie un signal à la Chine que le Québec veut développer une relation économique avec eux dans le présent et dans l'avenir.

Bien sûr, afin de conquérir le monde, le Québec doit bénéficier de ses ressources inestimables qui sont les gens de leurs communautés culturelles, c'est-à-dire des jeunes Québécois qui connaissent aussi bien la façon de faire du Québec et celle du pays d'origine de leurs parents.  Durant les dernières années, le RJCCQ a travaillé collaboré de concert avec un de ses membres constituants, l'Association des jeunes professionnels chinois, pour la réalisation de ses missions internationales. Les membres de la communauté chinoise du Québec peuvent contribuer à titre de personnes-ressources en matière de commerce international : elles ont souvent gardé des contacts d'une grande valeur avec des entrepreneurs  de leur pays d'origine, en plus d'aider les gens d'ici à traverser la barrière culturelle et linguistique lors de leurs premiers séjours à l'étranger. Ces diasporas peuvent devenir des tremplins pour le développement international de notre société.

Il faudra, dans les prochaines années, mettre de l'avant l'apport de l'immigration pour mieux relever le défi des  marchés émergents. L'expérience de la Chine ne doit être que le début d'une grande aventure.