C'est l'homme sikh portant un turban et un chandail de hockey d'Équipe Canada qui l'a résumé le mieux. Nous parlions du match Canada-Russie lors d'une fête qui s'est déroulée après la partie à Richmond, en Colombie-Britannique. Cet homme a dit: «Je savais que nous avions les joueurs. Ce que je ne savais pas, c'est que nous avions l'équipe.»

C'est l'homme sikh portant un turban et un chandail de hockey d'Équipe Canada qui l'a résumé le mieux. Nous parlions du match Canada-Russie lors d'une fête qui s'est déroulée après la partie à Richmond, en Colombie-Britannique. Cet homme a dit: «Je savais que nous avions les joueurs. Ce que je ne savais pas, c'est que nous avions l'équipe.»

Nous avions l'équipe. Pas seulement au hockey, au curling ou au patinage de vitesse. L'équipe dont il parlait était le Canada. Le pays lui-même se sentait comme une équipe. Pendant deux semaines, nous avons tous ressenti la même euphorie, la même déception, le même ravissement et le même étonnement. De parfaits inconnus s'arrêtaient dans les rues de Vancouver pour exprimer leurs émotions. La plus intense était l'étonnement. Au début, nous étions préoccupés par le fait que le monde entier nous regardait – notre ville, nos Jeux, nos athlètes. À la fin, nous savions que nous avions étonné tout le monde, et surtout nous-mêmes.

Nous avons vu autre chose qui nous a surpris: la volonté féroce de nos médaillés de gagner. Nous n'avions pas de raison d'en être étonnés, mais nous l'avons été. Pendant des mois, le pays tout entier a débattu au sujet d'«À nous le podium» – sur la question de savoir si la volonté de gagner était un trait véritablement canadien. Nous remettions en question la place de la compétitivité dans notre caractère national. Heureusement, à ces Jeux, nous avons décidé une fois pour toutes que notre peuple avait la volonté de faire tout ce qu'il fallait pour gagner.

Que nous nous en rendions vraiment compte ou non, décider d'être compétitif, c'est aussi vouloir avoir une place plus ambitieuse pour le Canada dans le monde. Les Jeux olympiques ont amené la réalité de la concurrence mondiale aux Canadiens. Avec la mondialisation, la concurrence ne s'arrête jamais, et les meilleurs concurrents viennent de lieux auxquels on n'aurait jamais pensé. Qui savait, avant les Jeux de Vancouver, que les Coréens étaient aussi bons sur la glace? Qui aurait pu dire qu'un pays comme la Suisse pouvait rivaliser avec nous dans le sport que nous considérons comme le nôtre?

La détermination

Avec la concurrence mondiale, la différence entre gagner et perdre peut être désespérément petite. Comme l'a admis notre courageuse athlète de skeleton, Melissa Hollingsworth, la distance qui la séparait d'une médaille et d'une cinquième place était tout juste d'un pied environ. Ce que nos athlètes ont compris, nos exportateurs, nos scientifiques et nos artistes le comprennent aussi. L'écart séparant les gagnants des perdants dans le domaine qu'on a choisi est parfois petit, mais décisif. Pour obtenir des contrats, conquérir des marchés ou attirer un auditoire à l'étranger, il faut avoir la même détermination que nos athlètes nous ont inspirée.

Les Jeux de Vancouver ont fait de nous un pays plus confiant et plus compétitif. Nous avons montré que nous pouvions être vraiment compétitifs, certes, mais d'une manière canadienne. Nos athlètes ont été nobles dans la victoire. Ils ont montré que nous pouvions gagner sans pour autant perdre les qualités que les étrangers aiment en nous: la courtoisie, la civilité et la capacité d'apprécier la réussite des autres.

Mais surtout, ces Jeux ont révélé le profond désir de tous les Canadiens de vivre encore des moments comme celui-ci, des moments où nous avons le sentiment de former un grand peuple, d'un bout à l'autre du pays, d'être une équipe unie, à l'unisson avec ses rêves et avec chacun de ses membres. Lorsque nous avons ce sentiment, le podium est vraiment à nous.