J'oeuvre au sein du mouvement syndical depuis plus de 35 ans, particulièrement au sein du Syndicat des métallos de la FTQ, où j'ai commencé dans la mine sous terre de Murdochville, en Gaspésie. J'ai défendu sans relâche les travailleurs de toutes conditions, de Havre-Saint-Pierre à Sept-Îles en passant par Fermont, Contrecoeur, Bécancour et Montréal. Jamais tout au long de ces années mon intégrité n'a été remise en question.

Je réalise la mince frontière, ténue, entre la perception d'un geste, d'une action, d'un comportement et la réalité. Et ce a fortiori lorsqu'on assume, comme j'ai le privilège de le faire depuis 14 mois, les fonctions de président de la FTQ et de président du conseil d'administration du Fonds de solidarité FTQ.

 

L'homme public que je suis devenu en accédant à ces fonctions comprend que ses moindres faits et gestes soient scrutés à la loupe, y compris ses vacances. Je l'accepte en toute humilité.

Aujourd'hui, avec le recul, et les remarques que j'ai notées, je sais que, de toute évidence, ce qui va changer, c'est la façon dont je vais gérer mes activités personnelles afin que le devoir de réserve qu'exige mon poste soit le mieux respecté et cela, avec qui que ce soit.

Ce qui me chagrine au plus haut point dans toute cette histoire, ce n'est pas l'image publique qui est projetée de ma personne, mais bien plutôt celle qui pourrait viser à entacher la réputation de la FTQ et du Fonds de solidarité. Le Fonds n'est pas et ne peut être le joujou financier de la FTQ. Souvenons-nous qu'il est l'émanation d'un grand visionnaire, Louis Laberge, qui a eu le courage de concrétiser un grand rêve, même en pleine déprime économique.

Il est vrai que les gouvernements investissent dans le Fonds par le biais de crédits d'impôt, mais il faut toujours rappeler qu'ils récupèrent leurs investissements dans de courts délais, deux ans pour le gouvernement du Québec. Le Fonds a mis en place dès ses débuts, et au fil des ans, des processus de vérification et de contrôle rigoureux. Il est vrai que le conseil d'administration du Fonds de solidarité est constitué d'une majorité de membres issus de la FTQ, et ce, en vertu de la loi constitutive du Fonds. Cependant, depuis le milieu des années 90, dans un souci d'amélioration de la gouvernance du Fonds, des comités décisionnels composés d'une majorité de personnes indépendantes de la FTQ pré-approuvent chacun des investissements du Fonds. De plus, tous les membres du comité de vérification sont des externes indépendants de la FTQ et du Fonds.

J'estime quant à moi m'acquitter de mes fonctions de président de la FTQ et de président du conseil du Fonds de solidarité au mieux de mes connaissances et avec intégrité. J'ai le privilège de diriger la plus grande centrale syndicale québécoise et je continuerai à le faire avec la plus grande probité comme je me suis engagé à le faire en décembre 2007.

L'auteur est président de la FTQ et président du conseil d'administration du Fonds de solidarité FTQ.