Le témoignage de Sylvain Gariépy abordant le mauvais état des routes au Québec a trouvé écho auprès de nos lecteurs, nombreux à dénoncer la situation. Voici un aperçu des courriels reçus.

Un choix « gagnant »

La saga récente au sujet du troisième lien entre Québec et Lévis est bien révélatrice des choix de notre gouvernement quant à la gestion des voies de communication au Québec. Bien plus « gagnant » d’annoncer des nouvelles infrastructures que de rénover et entretenir le réseau routier et autoroutier vieillissant. Avec le budget prévu pour le troisième lien, il serait bien plus « gagnant » pour la sécurité des usagers de la route de réparer et entretenir !

Jacques Turcotte, Gatineau

Leçons made in USA

C’est bien gentil qu’un résidant américano-québécois donne son avis sur nos routes, mais il devrait se souvenir qu’au Québec, on a des hivers… québécois, avec une alternance de gels, de dégels et du froid pas mal plus intense qu’au sud. Oh surprise ! ça affecte l’état de l’asphalte. Si ce monsieur payait plus de taxes au Québec, ça nous aiderait.

Jocelyne Arcand

Tenir la route

Vous avez bien raison : non seulement il faut refaire les routes, mais il faut également apprendre à bien les refaire pour qu’elles tiennent bien… la route. Nos hivers sont rudes, mais nous ne sommes pas le seul pays à avoir un hiver.

Rémi Vaillancourt, Montréal

N’oublions pas le marquage

Tout à fait d’accord avec vous, Monsieur Gariépy. Et c’est sans compter l’absence de marquage sur nos routes. J’ai un chalet dans les Laurentides et chaque fois que je m’y rends, je souhaite ne pas avoir à subir un épisode d’épais brouillard. Sur plusieurs tronçons de l’autoroute 15 et de la route 117, les lignes blanches ou jaunes sont totalement absentes, ce qui empêche également le bon fonctionnement des dispositifs de conduite assistée, de plus en plus courants sur les véhicules automobiles. Il me semble que c’est une question de sécurité, ce que prône pourtant haut et fort la Sûreté du Québec en cette période estivale. Je me souviens du temps, malheureusement lointain, où chaque printemps, nos routes retrouvaient leur marquage. Une autre évidence qui semble échapper aux planificateurs actuels.

Gilbert Vézina

Imaginez à moto

Les routes sont en effet devenues vraiment dangereuses… imaginez à moto ! Je fais de la moto régulièrement depuis plusieurs années en évitant les nids-de-poule, mais cette année, c’est incroyable : les roulières, les immenses trous, sans compter les lignes de goudron qui recouvrent les fentes sur l’asphalte, sont un danger. On l’oublie souvent, mais à moto, ces lignes de goudron (appelées black snake) sont très glissantes. Et s’il pleut, ça devient carrément dangereux. Pourrions-nous avoir des routes décentes et sans danger ? De grâce, pensez un peu aux motocyclistes.

Chantal Auclair

Comme conduire une motomarine

C’est tout à fait vrai, ici en Estrie, comme ailleurs au Québec. L’autoroute 10 est une vraie honte. Quand il pleut, les ornières se remplissent d’eau et on a l’impression de conduire une motomarine. Les lignes sont effacées et on peine à demeurer dans sa voie les nuits de pluie. Je fais beaucoup de vélo et maintenant j’essaye de me limiter aux chemins de gravier. Les routes asphaltées, même les routes désignées pour le vélo (comme la route 215 dans les environs de Sutton) sont tellement trouées et crevassées qu’il faut souvent dévier de l’accotement pour se retrouver dans le trafic. Nos routes sont tout simplement dangereuses.

Michel Gammon, Lac-Brome

Marquage et signalisation

Ajoutons à cette lettre l’absence de marquage (lignes séparatrices des voies) des routes et des autoroutes. Ce problème, on le retrouve presque partout et est une cause d’accidents et d’obstinations. De plus, les déficiences de la signalisation sur les chantiers en construction rendent ces derniers dangereux, autant pour les automobilistes que pour les travailleurs.

Maher Bascaron

Citoyens en danger

Combien de citoyens ont subi des dommages importants à leur véhicule et ont été mis en danger, comme moi, par l’état déplorable de la chaussée et une signalisation déficiente ? Je pense à cet inévitable nid-de-poule qui a régné plusieurs jours à la sortie de la 440, direction ouest, vers l’autoroute 15. À l’endroit même de l’accident si meurtrier l’an dernier. N’y a-t-il pas quelqu’un de responsable au ministère des Transports ?

Michel Jacques

De l’ornière au nid-de-poule

Tellement vrai. L’an dernier, j’ai dû faire de la route comme proche aidant d’un membre de ma famille. Je demeure à Québec et je devais faire la navette entre Sainte-Adèle et Montréal quotidiennement. D’abord l’autoroute 40 dans la région de Berthierville était infestée de nids-de-poule et chaque semaine, je devais sur une très longue distance rouler sur la voie de gauche pour les éviter. Chaque semaine, je pouvais voir des voitures avec des crevaisons à cet endroit. Ils avaient roulé sur la voie de droite. La route entre Montréal et Sainte-Adèle a aussi ses nids-de-poule et ses ornières. À Saint-Jérôme, il y avait un immense nid-de-poule qui surprenait évidemment les non-habitués. Je crois que 90 % des automobilistes étaient au fait de cette anomalie, car tous les automobilistes que je suivais se tassaient à son niveau.

Et pour terminer, en approche de Sainte-Adèle, les ornières nous indiquaient la route en nous enfonçant obligatoirement dans les défauts de la chaussée vers des nids-de-poule, le tout sans aucune trace de ligne au sol pour nous guider. Un autre grand danger au Québec. On manque de peinture un peu partout. Oui, c’est un grand bonheur de rouler aux États-Unis. On a juste à passer la frontière pour s’en rendre compte. Les priorités au Québec sont de construire encore des autoroutes, même un troisième lien, mais on n’a pas de budget pour entretenir.

Jean La Perrière, Québec

Lisez la lettre de Sylvain Gariépy