Le texte sur les Petits Chanteurs du Mont-Royal publié hier a suscité un courrier abondant. Voici quelques-unes des lettres que nous avons reçues.

Si fragile

Pourquoi encore une fois attaquer le domaine des arts, déjà si fragile ? Pourquoi mettre en danger une formation reconnue qui offre un entraînement rigoureux ayant fait ses preuves ? Pourquoi fragiliser une entreprise qui éloigne le décrochement scolaire ? Pourquoi détruire ou presque la beauté du monde ? Inacceptable et si triste… — Jocelyne Aird-Bélanger

Une richesse incroyable

Je suis un ex-petit chanteur de Trois-Rivières qui faisait partie de la maîtrise dirigée à l’époque par le défunt abbé Claude Thompson (devenu archevêque par la suite). Je sais ce que m’a apporté la chorale. Une richesse musicale incroyable, et c’est grâce à cela si je suis encore musicien à mes heures.

La maîtrise des Petits Chanteurs existe encore, mais elle est très faible. Pourquoi ? Justement par manque de soutien de la part des commissions scolaires. C’est regrettable. J’espère que les Petits Chanteurs du Mont-Royal vont continuer à offrir cette richesse vocale. Je vous souhaite bon succès dans votre combat contre l’anéantissement des chorales pour enfants. Il faut préserver ce joyau. — Gilles Groleau, Regina

Le nivellement

Niveler par la base, principe cher aux Québécois. Pourquoi faut-il absolument toujours prioriser ce principe ? C’est à laisser croire que nous sommes dirigés par des groupes de jaloux frustrés qui en veulent aux plus talentueux. Oui, la vie est injuste, c’est malheureusement comme cela, et c’est l’affaire des gouvernements de venir en aide à ceux qui en ont le plus besoin. Mais faut-il appliquer le nivellement de bord en bord sans prendre soin au préalable d’en évaluer la portée à court et long terme ? Souhaitons que les responsables tiennent compte de la valeur inestimable de ce groupe qui est un modèle exceptionnel pour la jeune génération. — Claude Vincent, Laval

De l’or

Faudrait peut-être regarder le côté financier. Chaque petit chanteur vaut son pesant d’or, n’est-ce pas ? — Denis St-Pierre

Encourageons le talent

Le Québec a un gros problème avec le développement des talents. La décision de la CSDM en est un bon exemple. Depuis 60 ans, le système nivelle par le bas et n’encourage pas le talent. Nos grands noms artistiques ou sportifs proviennent de l’engagement de l’individu et de sa famille. La décision de la Commission scolaire de Montréal, ville qui veut être la capitale culturelle du Canada, est complètement déconnectée de la vision de ce que nous voulons pour la ville, la province, le pays et surtout un symbole très négatif pour les jeunes qui aspirent à chanter aux Petits Chanteurs.

On a déjà assez de problèmes d’échec scolaire avec les garçons ; la CSDM, Mme Harel Bourdon en tête, accentue le problème. Où est l’alignement avec le projet éducatif ? Je pense qu’elle veut refiler la facture au ministère de l’Éducation, une opération comptable, au risque de briser les rêves des élèves, beau modèle de gestion ! — Claude Leblanc, Blainville

Petit Québec

Tout cela est bien triste… Comment justifier qu’une extraordinaire réalisation dont tous les Québécois sont fiers soit compromise par une décision administrative qui prouve qu’au Québec, quand on voit petit, on pense petit et on décide petit ! Et pire, on se targue de grande gestion ! Oui, c’est triste. On ne verrait pas cela en Europe ou même aux États-Unis. — Louis Charland

Un baume au cœur

Je trouve tellement dommage et triste que la situation dans laquelle se trouvent les Petits Chanteurs du Mont Royal soit si précaire. Le chant est une belle discipline, en plus d’être formateur. Ce grand chœur de voix d’enfants apporte du baume au cœur de chacun d’entre nous, et ce, pour ceux et celles qui savent l’apprécier. Ce bel ensemble fait partie de notre culture, de notre patrimoine depuis des décennies, alors pourquoi le mettre de côté ? On cherche à préserver le patrimoine de certaines choses au Québec qui, aux yeux de plusieurs n’en valent pas la peine. Les Petits Chanteurs du Mont-Royal est une richesse naturelle qui n’appartient qu’aux Québécoises et Québécois. On ne doit pas laisser filer ce trésor authentique.

Longue vie à ces petits chanteurs de chez nous, et ce, pour plusieurs, plusieurs décennies encore ! — Aline Genest

De bonnes notes

Les enfants qui font de la musique à l’école ont une moyenne générale supérieure de 15 % à l’ensemble de leur cohorte.

Voilà pourquoi on met les bâtons dans les roues à l’éducation musicale dans le système public québécois ; ils se prennent pour qui, les étudiants musiciens, de se montrer supérieurs aux autres ? — François Dugal, Brossard

Un petit effort

Je ne peux croire un seul instant que la présidente de la CSDM ne puisse trouver une solution pérenne pour ce magnifique exemple de valorisation pour des garçons de toutes origines dans une ville qui se dit internationale.

Allez, madame la présidente, un petit effort pour démontrer que vous tenez à ce joyau, ce fleuron de notre culture. — Normand Papineau

Des legs pour la vie

Les bénéfices qu’en retirent les élèves dépassent le plan musical et donnent des bases solides à leurs psychés. L’appartenance, la fierté, la rigueur, la méthode de travail, la valorisation et l’estime de soi sont des legs qui forment des gens confiants et autonomes. Que pouvons-nous faire pour assurer la pérennité de l’école ? — Lise Anne Normand

Des garçons occupés

J’espère de tout cœur que nos belles voix seront préservées pour de très longues années encore.

Lorsqu’on lit dans la même presse du jour que le salaire des radiologistes bondit à coups de sauts de kangourou, il me semble que nous sommes face à un déséquilibre important de l’attribution des ressources de l’État !

Nous ne cessons de dire que nos enfants, et surtout les garçons, sont de plus en plus turbulents en classe, car non suffisamment occupés !

Manifestons-nous pour assurer l’avenir de nos petits chanteurs, une grande fierté de notre belle ville talentueuse ! — Diane Pelletier

Un joyau montréalais

Pourquoi compromettre l’existence d’un tel joyau ? Ces jeunes mettent tous leurs efforts pour embellir la vie de tous. Ils nous font honneur et nous représentent dignement ici comme à l’étranger.

Être petit chanteur, c’est avoir le goût du dépassement, le désir de la beauté par la musique et le besoin de partager toute cette richesse avec ses concitoyens. C’est aussi faire preuve de persévérance et ne pas reculer devant le travail à accomplir.

La commission scolaire, au lieu de retirer son soutien, devrait être fière d’un tel programme et s’enorgueillir de ses succès.

Les Petits Chanteurs du Mont-Royal ont toujours été là pour les événements importants à Montréal et font partie de la vie culturelle de la ville.

J’espère que les autorités comprendront l’importance de leur pérennité. — Suzanne Lacoursière, fondatrice et ancienne directrice des Petits Chanteurs de Charlesbourg