Ça fait deux ans que le Canadien joue sans pression.

Aucune obligation de victoire. Aucun objectif de classement. Aucune promesse de la haute direction, sinon celle de disputer des matchs significatifs en mars. Les léthargies se succèdent dans l’indifférence.

Or, jeudi soir, contre les Islanders de New York, c’était différent. Pour la première fois depuis longtemps, on a senti qu’il y avait un enjeu. Que cette partie-là, le CH ne pouvait pas l’échapper. Qu’il devait la gagner.

Oui, pour faire oublier sa pire semaine de la saison. Mais aussi parce que la plus grande légende vivante du club, Patrick Roy, était derrière le banc de l’adversaire, deux ans après avoir été ignoré par le CH pour les postes de vice-président aux opérations hockey, de directeur général et d’entraîneur-chef.

Une défaite de 8-1 aurait fait mal paraître bien des décideurs et alimenté la chronique jusqu’à la fonte des neiges. Après les dégelées contre les Bruins de Boston et les Sénateurs d’Ottawa, c’était dans le champ des possibles…

L’ancien gardien du Canadien a été accueilli au Centre Bell avec les plus grands égards. En après-midi, l’équipe lui a prêté sa salle de conférence de presse pour rencontrer les médias. Une exception rarissime. « Ce sera un match de quatre points », a statué le nouveau coach des Islanders. Pendant l’hymne national du Canada, le club a projeté un montage vidéo de ses plus beaux moments dans l’uniforme bleu-blanc-rouge. A suivi une ovation bien sentie. Ça mettait la table pour une partie à haute intensité, qui a tenu ses promesses.

Ce fut un match enlevant. Enflammé. Émotif. Deux fois on a vu Patrick Roy monter sur le banc des joueurs pour donner ses instructions. La première fois, en plein cœur d’un changement, au beau milieu d’une supériorité numérique !

Il y a aussi eu des coups de bâton. Un peu de rififi. De l’indiscipline. Surtout du côté du Tricolore. Arber Xhekaj, dit le Shérif, s’est tiré dans le pied avec deux punitions.

« Je n’ai pas adoré ça », a commenté Martin St-Louis, visiblement irrité par les erreurs répétées de son jeune défenseur. Brendan Gallagher, lui, a donné un coup de coude au visage d’Adam Pelech – un geste dangereux qui vaudra sûrement une suspension.

« On jouait un peu avec le feu ce soir. On s’est quasiment fait brûler », a reconnu St-Louis.

Le CH a ainsi laissé filer une avance de trois buts. Puis, avec deux minutes à jouer, alors que j’étais convaincu que le CH allait encore une fois imploser, Sean Monahan a brisé l’égalité. 4-3, Canadien. Les Islanders ont failli niveler le pointage avec 10 secondes au cadran, mais les poteaux auxquels Patrick Roy parlait jadis ont été favorables à Samuel Montembeault.

Puis la sirène a retenti. Martin St-Louis, soulagé, a célébré. Patrick Roy a traversé la glace pour s’engouffrer dans le tunnel. Les partisans du CH, eux, sont retournés à la maison, satisfaits du spectacle.

Comme quoi un peu plus de pression peut être bénéfique.

D’autres bonnes nouvelles pour le hockey féminin

La LPHF continue de surpasser les attentes. La ligue a annoncé la présentation prochaine d’un match Montréal-Toronto au Scotiabank Arena, le domicile des Maple Leafs. Potentiel : 19 000 billets vendus. Si les promoteurs vendent tout le stock, ce sera – et de loin – un nouveau record pour un match professionnel de hockey féminin.

On sent que les plaques tectoniques sont (enfin) en train de bouger. Tellement qu’à Québec, les équipes féminines des cégeps Limoilou et Lennoxville seront les têtes d’affiche du deuxième match d’un programme double amorcé par les Remparts, le samedi 3 février. Un billet donnera accès aux deux parties. Les Remparts sont rendus à près de 8000 billets vendus. Le cégep Limoilou ? Près de 2000. L’entraîneur-chef Pascal Dufresne espère que la partie inférieure du Centre Vidéotron sera remplie pour l’occasion.

« Les gens de Québec réclament une équipe de la LPHF. C’est super. Mais on a déjà une équipe féminine de bon calibre chez nous. C’est le temps de venir l’encourager ! »

Cette initiative succède à celle de l’Université Laval, qui a attiré près de 3500 personnes pour une partie de son équipe féminine de rugby, en novembre dernier.

Collèges et universités de Montréal, à votre tour de jouer !