Est-ce le Canadien qui fut bon, ou les Flyers qui furent mauvais ?

Les deux.

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Les joueurs du Tricolore étaient rapides, dynamiques et créatifs. Ceux des Flyers patinaient par moments comme s’ils tiraient un convoi ferroviaire rempli de lingots de plomb. « Boooooooouh », a hué la foule clairsemée du Wells Fargo Center. Une fois. Deux fois. Trois fois. Les Flyers ont réagi avec un petit spasme en troisième période. Trop tard. Le Canadien a facilement gagné, 5-2.

« Un de nos meilleurs matchs de l’année », s’est emballé Josh Anderson. « Il n’y a pas grand-chose de cette partie-là que tu ne peux pas aimer », a renchéri Martin St-Louis. À moins d’être l’entraîneur-chef des Flyers, bien sûr. « Mettons que ce n’était pas un effort de tout notre groupe », a laissé tomber John Tortorella, sans nommer de coupables. « Personne n’était paresseux. Mais certains soirs, il y a des gars qui jouent fort, et d’autres qui jouent FORT. Il y a eu des déficiences… »

Pour le Tricolore, le premier trio, le deuxième trio, le troisième trio, le quatrième trio, l’avantage numérique, la relance des défenseurs, le gardien, absolument tout a fonctionné. « Vraiment, on était connectés et équilibrés sur la glace », a noté Martin St-Louis.

La mayonnaise a particulièrement levé pendant les deux occasions en supériorité numérique. La première fois, la première unité a cadré cinq tirs en 55 secondes. La deuxième fois, elle a marqué en moins de 20 secondes, sur un jeu fort créatif. Josh Anderson, posté derrière le filet, est allé se cacher derrière Ivan Provorov. Nick Suzuki l’a repéré et lui a servi un caviar. Provorov, surpris, a juste eu le temps d’allonger son bâton… pour dévier la rondelle dans son propre filet. Avec ce but, le Canadien a maintenant un taux de réussite de 31 %, en février, en supériorité numérique. Ça le situe parmi les cinq premiers clubs de la ligue pour cette période.

« C’est une progression, a commenté St-Louis. Ça fait un an que je suis ici. On a beaucoup de choses à travailler pour vraiment avoir un jeu d’ensemble. Pour être organisés défensivement, offensivement, sur les unités spéciales. Il y a tellement de catégories, tu ne peux pas toutes [les travailler] en même temps. La zone offensive, l’avantage numérique, ce sont des choses sur lesquelles on passe beaucoup de temps, et ça paraît. »

Martin St-Louis était également satisfait de l’effort des siens à forces égales, du premier au quatrième trio. Les plombiers ont contribué offensivement. Jesse Ylönen a compté son premier but de la saison, et Chris Tierney s’est rapidement fait de nouveaux amis dans le vestiaire, en marquant son premier but dans l’uniforme montréalais.

« Notre quatrième trio nous a donné de très bonnes performances dernièrement, a souligné St-Louis. Surtout avec le jeu de [Michael] Pezzetta et [Alex] Belzile. Là, tu amènes un gars comme Tierney, qui a joué plus de 500 matchs dans la LNH. Ça paraît pourquoi. Il a de bonnes touches, il est très intelligent sur la glace. Il sait où les gars sont, et où ils s’en vont. J’ai été bien impressionné. »

Si Tierney n’était pas particulièrement émotif après la rencontre, son ancien coéquipier dans le junior, Josh Anderson, était plus volubile. « Je connais Chris depuis plusieurs années. C’est un très bon ami. Lorsque j’ai vu que le Canadien l’avait réclamé [au ballottage], j’étais très excité. Il a très bien joué, et a été récompensé avec un but. »

Tierney fut surtout employé dans des missions défensives. Sur ses 12 mises en jeu, une seule a eu lieu en zone adverse. Il a terminé la soirée avec un taux de réussite de 83 %.

Une petite remarque en terminant à propos des Flyers. C’est une équipe qui se cherche énormément. À son tour de se poser la grande question : faut-il reconstruire ou non ?

Déjà vendredi, il y avait beaucoup de sièges vides dans l’aréna. Pas autant que chez les Expos dans les pires années, mais suffisamment pour pouvoir étendre ses jambes sans craindre d’importuner ses voisins. Ce sera quoi si le club s’engage dans une reconstruction totale de cinq, six, sept ans ? Dans une ville où trois franchises (les Eagles, les Phillies, l’Union) viennent de participer à une finale de championnat, et pourraient rester au sommet quelques saisons encore ?

Pas certain que les partisans des Flyers seront aussi patients et compréhensifs que ceux du Canadien.

En hausse

PHOTO MATT SLOCUM, ASSOCIATED PRESS

Réclamé au ballotage jeudi, Chris Tierney (67) n’a pas raté sa chance de faire une bonne première impression, inscrivant un but en fin de première période.

Chris Tierney

Gros premier match dans l’uniforme du Canadien : déjà un premier but, et 83% de réussite au cercle des mises en jeu.

En baisse

PHOTO MATT SLOCUM, ASSOCIATED PRESS

L’attaquant des Flyers Joel Farabee quitte la patinoire avec la mine déconfite après une autre défaite…

Personne

Personne ne mérite le bonnet d’âne après cet effort collectif.

Le chiffre du match

31 %

PHOTO ERIC HARTLINE, USA TODAY SPORTS

Pour la première fois depuis le 3 décembre, Nick Suzuki (14) a inscrit un but lors d’un jeu de puissance des siens. Cette réussite allait également devenir le but de la victoire. Deux bonnes raisons de sourire !

Taux d’efficacité du Canadien en avantage numérique depuis le 1er février. Vendredi soir, le Tricolore a cadré cinq tirs durant sa première occasion, et a compté lors de sa deuxième tentative avec l’avantage d’un joueur.