Vous êtes nombreux à réagir aux textes que nous publions. Voici un éventail de commentaires que vous nous avez fait parvenir ces derniers jours.

Les marcheurs oubliés

Ici, à La Prairie, il est facile de voir en hiver le peu de cas qu’on fait des marcheurs : un trottoir sur deux est déneigé et déglacé, et souvent le résultat est discutable. Aux intersections avec feux de circulation, il faut la plupart du temps enjamber un amas de neige cahoteux pour aller peser sur le bouton du feu pour piétons. À ces mêmes intersections, il faut attendre un temps déraisonnable en comparaison de celui accordé aux autos. Et tout au long de l’année, il y a ce chemin Saint-Jean de responsabilité provinciale qui, pour une raison obscure, n’offre pas de trottoir le long d’un Marché des Jardiniers des plus achalandés du printemps jusqu’à l’automne. Je suis une marcheuse quotidienne et je ne me laisse pas décourager par ces négligences locales. Mais combien de personnes aînées et même plus jeunes se laissent-elles décourager ou interprètent-elles inconsciemment ces faits comme une démonstration que ce n’est socialement pas important de marcher ?

Lorraine Gauthier, La Prairie

Lisez « Pour une révolution par la marche »

Le temps d’apprendre

Moi aussi, je suis une baby-boomer qui, vivant dans la « grande ville », se désole souvent d’avoir de la difficulté à se faire servir en français. Mais j’ai aimé que vous me fassiez réfléchir sur le contexte de ces employés immigrants qui ne maîtrisent pas notre langue. J’aimerais ajouter que je me questionne beaucoup sur l’exigence de notre loi qui obligerait les nouveaux immigrants à apprendre le français en six mois. C’est complètement irréaliste ! Surtout quand on sait que la plupart d’entre eux devront cumuler plusieurs emplois pour survivre. Il est où, le temps pour faire cet apprentissage ? Je crois que le gouvernement devrait prendre en considération le fait que pendant que les parents travaillent, leurs enfants apprendront le français. Ils seront francisés, eux, et seront soit les interprètes de leurs parents, soit leurs professeurs. Donc, gardons espoir ! Et je vous promets que je serai également plus compréhensive quand je ferai face à une situation semblable à celle que vous avez vécue.

Geneviève M. Filion, Montréal

Lisez « Histoire de croquettes »

Le français du Viêtnam

J’ai été éduqué dans le meilleur lycée français au Viêtnam où l’apprentissage du français était très rigoureux et long. Quand j’ai débarqué à Montréal en 1966, je parlais et écrivais le français sans problème. Le premier Québécois à qui j’ai parlé m’a demandé pourquoi je parlais sa langue maternelle comme « un maudit Français » ? Pour la plupart des immigrants, le français est une langue difficile à maîtriser. Ça prend du temps. Il faut leur donner ce temps et les moyens et occasions de s’adapter. Et ce sera surtout leurs enfants qui parleront le français comme les Québécois dits de souche, autrement dit une langue qui n’est pas le français « international ».

Tuan Nguyen dang, Montréal

Lisez « Le Bangladais francophile »

PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE

Un cerf du parc Michel-Chartrand, à Longueuil

Ça peut être simple

Je ne peux croire ce que je lis. J’habite à Pointe-aux-Trembles à côté du parc-nature de la Pointe-aux-Prairies, et le cheptel de cerfs est tellement élevé que plusieurs pans du parc sont clôturés pour la régénération de la forêt. D’année en année, le cheptel augmente. Pourtant, le calcul est simple : la grandeur du territoire versus le nombre de cerfs ; plus il y a de cerfs, moins il y a de bouffe. C’est prouvé qu’on ne peut déplacer ces bêtes sans causer d’autres problèmes. Je suis pour la chasse à l’arc et pour redonner la viande à des organismes. Pourquoi faire compliqué quand ça peut être simple ?

Daniel Proulx, Montréal

Lisez « Les cerfs de Longueuil ont droit à notre compassion »

Le désir de devenir psychologue

L’imposition de compléter des études de niveau doctoral pour obtenir le droit de pratique est, selon plusieurs experts, non justifiée et explique en grande partie l’abandon des études après le baccalauréat et conséquemment le manque de ressources dans les services. La psychologie clinique est une pratique d’intervention et non un domaine de recherche. Un diplôme de niveau maîtrise, comme c’était le cas auparavant et encore aujourd’hui pour d’autres professions en relation/intervention, permet tout aussi bien d’assurer des services cliniques de qualité. Il y a autour de moi quelques personnes très douées pour la relation d’aide qui ont abandonné après le baccalauréat leur désir de devenir psychologue, découragées par la longueur du parcours et les exigences pour y accéder.

Denise Lafond, Morin-Heights

Lisez « À la mémoire de Marc »

Évoluer grâce aux différences

Excellente remise en perspective. Je crois qu’une des raisons qui nous font réagir négativement face à la génération Z réside dans le simple fait que l’humain tend à repousser ce qui n’est pas confortable ou prévisible. Les gens ont souvent de la difficulté avec les différences. Ce qui est dommage puisque c’est dans ces différences, dans leur compréhension et dans l’intégration des contrastes qu’on arrive à faire mieux, à évoluer ensemble.

Philippe Glaude, Louiseville

Lisez « À bout de ce que j’entends sur les Z »

PHOTO PIERRE MCCANN, ARCHIVES LA PRESSE

Louise Cousineau en 1969

Attachante Louise Cousineau

J’accuse un retard et je m’en excuse, cependant je tiens à saluer la mémoire de la redoutable et étonnamment attachante Louise Cousineau. Elle faisait trembler les colonnes du temple télévisuel lorsque je me suis amené dans le portrait en 1985 avec ma chronique du Petit Écran au Journal de Montréal. J’ai pu mesurer sa formidable influence à l’ardeur qu’ont mise les gens du métier à me courtiser, pour ne pas dire me manipuler, mais le défi professionnel qu’incarnait Mme Cousineau s’est imposé comme beaucoup plus intéressant et pertinent. J’irai jusqu’à dire qu’au-delà de nos regards différents, nous sommes devenus compétitivement complices. Je garde en mémoire, le sourire aux lèvres, comment elle m’a aidé sans hésitation à me dépatouiller avec les chiffres lors de mon baptême de sondages BBM, son humour lors des joyeuses soirées avant et pendant les Bye bye en direct, le duel féroce qu’elle menait contre Claude Gingras lors de la dictée Pivot pour laquelle elle nous avait conviés dans sa maison de la rue Hutchison, la générosité spontanée avec laquelle elle m’a offert son chalet pour les vacances avec les enfants. Les codes professionnels d’aujourd’hui sont forcément différents du temps où nous sévissions, mais les plumes incisives pratiquées sans concession ni ambiguïté à la manière Cousineau sont plus nécessaires que jamais. Repose en paix, Louise la terreur qui avait tant de cœur.

Daniel Rioux