Peu d’entre vous ont été d’accord avec le choix du magazine Time de nommer Taylor Swift personnalité de l’année 2023. Vous lui avez largement préféré un autre musicien, le regretté Karl Tremblay, mais aussi la militante iranienne Narges Mohammadi, les professeurs et bien d’autres. Voici un échantillon de vos réponses.

Droit devant

Pour moi, c’est l’évidence ! La personnalité de l’année devrait être Karl Tremblay ! Le courage dont il a fait preuve dans ses derniers moments de vie me permet de vivre plus sereinement la mienne. La mort nous fait tous peur, le cancer nous touche tous. Comment vivre avec cette angoisse d’être touché directement à notre tour ? Regarder Karl foncer droit devant pour l’amour du public et des siens me permet de me dire que tout ce qui compte, au fond, c’est de saisir l’instant. Vivre en pensant que nous en sommes peut-être aux derniers moments. Mordre dans la vie malgré notre peur. Parce que comme nous l’a si bien dit Karl lui-même en nous annonçant son cancer, « on va tous partir un jour, mais en attendant, on est vivants ». Hommage à toi, grand homme ! Merci pour tout !

Édith Larose-Surprenant, Saint-Denis-sur-Richelieu

L’intelligence artificielle

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE

L’évènement ALL IN, consacré à l’intelligence artificielle, a attiré de nombreux participants en septembre dernier à Montréal.

Je ne connais pas Taylor Swift, selon moi la personnalité de l’année 2023 est l’intelligence artificielle, on en parle beaucoup plus et son impact sera plus important sur notre société que celui de Mme Swift.

Denis Gingras, Montréal

Un choix évident

J’avoue avoir été surpris du choix de Taylor Swift, mais à bien y penser, ça a du sens. Elle représente bien notre époque artificielle basée sur la croissance tous azimuts et le marketing. C’est la course en avant alors qu’il serait temps de faire une pause et de réfléchir. C’est Greta Thunberg qui doit se retourner dans son lit la nuit. Au Québec, le choix de Karl Tremblay est tellement évident. Il est le mentor de plusieurs générations par les textes de ses chansons, mais surtout par son attitude, sa personnalité d’antihéros. Cela nous démarque de nos voisins du Sud et j’en suis fier.

Serge Légaré, Laval

PHOTO GEORGE WALKER IV, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Taylor Swift à Nashville, en mai dernier. Le magazine Time l’a choisie comme personnalité de l’année en 2023.

Pleinement mérité

Je suis tout à fait d’accord avec le choix de Taylor ! Elle le mérite amplement. Avec le réenregistrement de ses albums, elle a d’une certaine façon réinventé comment une star peut (re)prendre le contrôle de son produit. Le succès qu’elle a remporté avec Speak Now et 1989 (Taylor’s Version), deux albums magnifiques, son Eras Tour, son film, son impact sur l’économie, sans oublier ses aspects plus problématiques tels que sa relation avec Matty Healy ou ses jets privés… Elle a fait couler tellement d’encre cette année. Choix plutôt facile pour la personnalité de l’année, selon moi !

Tuo Liu, Tarrytown

Les enfants de Gaza

PHOTO SAID KHATIB, AGENCE FRANCE-PRESSE

Des enfants palestiniens participant à une activité qui vise à soutenir leur santé mentale, à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 18 décembre dernier.

Les enfants de la bande de Gaza. Ceux vivants, car ils sont l’exemple ultime de résilience et de courage. Ceux tués, car ils sont un rappel brutal que les lois internationales et les droits de la personne ne s’appliquent pas à tous et toutes. N’importe quel autre choix comme personnalité de l’année serait vide de sens, selon moi. Moins important. Moins pertinent.

Simon Markowski-Bourque, Yellowknife

Magnifique projet

PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE

Sœur Hectorine Boudreau est à l’origine du projet de résidence Pax Habitat, à Joliette.

Sœur Hectorine Boudreau. Elle est à la base du projet de Pax Habitat. Une résidence où se côtoient les sœurs du Sacré-Cœur, les sœurs bénédictines et les laïcs. Avec l’aide de tous les ordres de gouvernement, elle a été capable de développer un des plus beaux terrains de la ville de Joliette pour en faire un endroit à la fois beau et sécuritaire où les résidants s’entraident. Une visite des lieux vaut le détour. De plus, le pavillon Humania annexé à Pax Habitat est un centre évolutif pour les personnes en perte d’autonomie. Dans ce monde de plus en plus désolant, il est encourageant de voir un si beau projet se réaliser.

Richard Généreux

Enseignant ou soignant

PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE

Les urgences de l’hôpital de la Cité-de-la-Santé de Laval

Ma personnalité de l’année n’aurait sûrement pas été Taylor Swift, ni une femme ou un homme politique, ni un gourou de l’IA, ni un riche industriel, ni un multimilliardaire du sport. J’aurais nommé une personne du monde de l’enseignement qui a su transmettre sa science avec passion et dévouement en ne comptant pas les heures. Ou encore, j’aurais accordé le titre à une personne du domaine de la santé qui a su faire preuve d’empathie et de compétence. Et tout ça pour moins de 100 000 $ par année.

Richard Legault, Boucherville (et plusieurs autres)

Les pompiers forestiers

PHOTO MARTIN TREMBLAY, ARCHIVES LA PRESSE

Un hélicoptère combattant un incendie de forêt dans le nord du Québec, en août dernier

Les pompiers forestiers. À l’instar de L’actualité, je les glorifie d’avoir, de par le monde, sauvé de nombreuses vies humaines et notre couvert forestier. C’est tout un exploit pour l’environnement dans le contexte des changements climatiques. Il nous faudra davantage de ces hommes et femmes courageux et déterminés dans les années à venir. Je les remercie et les admire.

Alain Caron, Québec

Narges Mohammadi

PHOTO NTB, FOURNIE PAR REUTERS

Une photo de la lauréate du prix Nobel de la paix Narges Mohammadi sur le mur du Grand Hôtel dans le centre d’Oslo avant le banquet Nobel, dans le cadre de l’attribution du prix Nobel de la paix 2023, en Norvège, le 10 décembre dernier

Mon choix serait Narges Mohammadi, cette courageuse femme iranienne qui se bat au péril de sa vie et de sa liberté contre la théocratie et l’oppression dictatoriale misogyne des ayatollahs, qui mérite bien son prix Nobel de la paix.

Jean Crevier, L’Assomption

Madonna

PHOTO ARCHIVES THE NEW YORK TIMES

Madonna sur la scène du Barclays Center à New York, le 13 décembre dernier. Elle doit présenter deux spectacles à Montréal les 18 et 20 janvier prochain.

Ma personnalité de l’année reste dans le domaine des arts. Pour moi, c’est Madonna qui mériterait cet éloge. Elle a failli nous quitter en juin dernier, l’heure était grave, mais elle a persévéré et s’est relevée. Quatre minces mois après être sortie des soins intensifs, la voilà qui entame sa tournée mondiale de façon spectaculaire, belle et en très grande forme.

Du haut de ses 65 ans, elle se sait maintenant la figure de proue pour dénoncer l’âgisme, car c’est son combat actuel. Elle a toujours été une alliée pour les minorités, la communauté LGBTQ+. Une femme forte en plein contrôle de son empire depuis 40 ans. Une pionnière pour éduquer le public sur le sida dans les années 1980. Dommage que son apparence physique attire plus l’attention que son excellent travail de philanthrope en ouvrant des écoles et un hôpital au Malawi.

C’est une guerrière qui perdure contre vents et marées malgré tout le venin qu’elle reçoit. Elle nous enchantera deux soirs au Centre Bell en janvier. Les billets se sont vendus en 75 minutes. Qu’on dise ce qu’on voudra, le monde du spectacle doit une fière chandelle à cette dame.

Eric Jasmin, Montréal