La mort du chanteur des Cowboys Fringants Karl Tremblay vous a touchés. Voici quelques-uns des témoignages, parfois bouleversants, que vous nous avez envoyés.

Un grand cœur

Mon fils Hugues adorait les Cowboys. Quand il est mort dans un accident de voiture à 18 ans, ses amis ont composé une chanson pour ses funérailles sur Mon chum Rémi. On a réussi à envoyer une lettre aux Cowboys, et, à un de leurs shows à Longueuil, avant de chanter Mon chum Rémi, Karl a pointé le ciel et a dit : « Celle-là, elle est pour toi, Hugues. » Je n’oublierai jamais ce moment. Karl avait un grand cœur !

Francine Bourgeois

Ce qui va rester

J’aurai toujours en mémoire ce concert des Cowboys Fringants en novembre 2022 où deux grands gaillards qui ne se connaissaient pas se retrouvaient dans la même salle avec le même combat tatoué sur le cœur… Vivre. Mon chum, mort en avril 2023, et Karl Tremblay, en novembre. Ce fut le dernier spectacle de mon brave. Son pays aura été la vie jusqu’au dernier battement de cœur et le soir du 22 novembre, c’est ce que nous étions venus célébrer avec Les Cowboys Fringants ! « Dis-moi au bout du compte ce qui va rester… » L’amour et toujours l’amour, que la mort ne réussira jamais à emporter avec elle.

Renée Baillargeon 

Le déclencheur

Lorsque j’ai pris ma retraite des Forces armées après 35 ans de service, j’étais plutôt amoché physiquement et mentalement. Assis dans mon gazebo par une belle journée d’été, j’ai entendu la chanson Sur mon épaule des Cowboys avec la voix chaude de Karl et, à ce moment précis, j’ai su que je voulais recommencer à jouer de la guitare (que j’avais abandonnée depuis des décennies) et que je voulais apprendre cette merveilleuse chanson. Depuis, chaque fois que je prends ma guitare, c’est encore la première chanson que je joue, en plus de Toune d’automne, L’Amérique pleure et Sous-sol. Merci, Karl, repose en paix, tu ne seras jamais oublié.

Serge Charland, Gatineau

PHOTO ARCHIVES LA PRESSE

Karl Tremblay en 2006

Et les larmes coulent

Mon neveu de 49 ans est décédé en juillet d’un cancer du poumon. Il avait demandé l’aide médicale à mourir. En sortant de l’hôpital à 9 h le soir, dans l’auto, la chanson Sur mon épaule a commencé à jouer à la radio. On a tous recommencé à pleurer en se disant : « C’est bien toi, ça, mon Daniel. » Quand je l’entends, je le revois souffrant et les larmes coulent seules.

Sylvie Roulx

Mon camionneur préféré

Les Cowboys Fringants ont accompagné plusieurs moments de ma vie, comme bien d’autres personnes. Ils sont le groupe préféré de mon fils. Quand il est devenu camionneur, la chanson L’Amérique pleure a pris un tout autre sens pour moi. Cette chanson m’a éveillée à toutes les réalités qui y sont racontées. Quand j’aidais mon fils à préparer sa semaine et que j’entendais cette chanson une fois qu’il était parti, les larmes me montaient aux yeux instantanément ! La réalité d’un camionneur, de mon camionneur préféré, me frappait de plein fouet…

Chantal Laforce

PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, ARCHIVES LA PRESSE

Les Cowboys Frigants au Centre Bell en décembre 2021

De jeunes fans en Belgique


Lors d’un voyage en Belgique, j’ai été amené à visiter une école et les enfants ayant appris que je venais du Québec se sont rassemblés pour expliquer qu’ils montaient un spectacle à partir des chansons des Cowboys Fringants. C’est avec surprise que j’ai compris qu’ils connaissaient toutes leurs chansons et qu’ils étaient des fans finis du groupe. Ils avaient entre 8 et 12 ans. Leurs yeux brillaient seulement parce que je venais du même pays que les Cowboys. Je leur ai dit que je ferais tout pour leur obtenir un souvenir de leur groupe préféré dès mon retour au Québec. Ce que j’ai fait. J’ai écrit à la maison de disques en expliquant la situation et mon désir de tenir ma promesse aux enfants. Quelques jours plus tard, j’ai reçu une photo dédicacée par chaque membre du groupe. J’ai fait parvenir le tout à l’école en Belgique. Je n’en revenais pas de la générosité du groupe, ils avaient bien autre chose à faire. Je n’oublierai jamais ce geste sensible du groupe et surtout de celui qui nous a quittés. Les enfants m’ont écrit une touchante lettre de remerciement. Je n’oublierai jamais ce geste pur de générosité.

Christiane Pilote

Le shack à grand-papa

Mon père Hector a un véritable shack identique à celui de la chanson de nos Cowboys dans les Laurentides. Pendant plusieurs années mon fils Filou et ses boys se sont fait des partys mémorables au shack à grand-papa Hector. Ça crée des souvenirs qui resteront gravés dans nos cœurs à jamais.

Diane Céré, Gatineau

Faire briller leur étoile

Lors de la remise des diplômes de secondaire de l’un de mes enfants, je revois toute la cohorte de ces jeunes lancer leur chapeau au son de la chanson des Cowboys Les étoiles filantes. Cette chanson était tout particulièrement représentative d’une fin d’études joyeuse et d’un nouveau départ pour chacun de ces jeunes qui avaient révélé ce qu’ils entrevoyaient pour leur avenir. C’était une étape de vie franchie, une réussite et une fierté que les parents présents pouvaient voir dans le visage de leurs enfants. On les avait guidés, c’était maintenant à eux de prendre leur destin en main, à eux de faire briller leurs étoiles.

Manon Riendeau

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

Les membres des Cowboys fringants en 2003

Karl, Pascal et les étoiles

J’ai appris le décès de Karl Tremblay mercredi soir en fin de journée, au volant de ma voiture en écoutant la radio. J’ai tout de suite pensé à mon ami Pascal.

Les Cowboys sont entrés dans ma vie il y a 20 ans, lors d’une soirée de remise de diplômes à l’école secondaire où j’enseignais alors. Des finissants ont interprété Les étoiles filantes. Cette chanson est entrée dans mon cœur et est toujours restée MA chanson des Cowboys, sans toutefois que je m’investisse vraiment dans le reste de leur répertoire.

Les années ont passé, j’ai changé d’école et j’ai rencontré mon ami Pascal, LE plus grand fan des Cowboys Fringants. Pascal, c’est le gars qui connaît et comprend toutes les chansons, qui se reconnaît dans les textes. Pascal et sa blonde vont voir les spectacles des Cowboys plusieurs fois par année. Il faut comprendre que pour eux, qui ont trois enfants de moins de 7 ans, organiser une sortie, c’est compliqué. Mais une soirée avec les Cowboys, c’est leur moment, leur magie.

Depuis qu’on se connaît, il est souvent arrivé que Pascal m’appelle durant un spectacle pour me faire entendre Les étoiles filantes. Il a toujours compris mon amour pour cette chanson, moi qui suis loin d’être une fan comme sa blonde et lui. Il l’a même chantée avec moi l’hiver dernier lors d’une soirée karaoké à l’école où nous enseignons. Performance à oublier, mais moment unique partagé.

Lorsque j’ai appris le décès de Karl Tremblay, j’ai arrêté ma voiture et j’ai appelé Pascal. J’ai tout de suite senti sa peine, senti son deuil. Il a perdu un morceau de lui, un morceau de la trame de sa vie. Il m’a parlé de la chanson La tête haute que j’ai écoutée plus tard dans la soirée.

Si je suis au bout de ma route

De ma vie beaucoup trop courte

Je partirai quand même en paix

Sans éprouver de regret

Car même si j’ai encore la flamme

J’ai en moi cette vieille âme

De ceux pour qui la sagesse

A remplacé la jeunesse

Et qui m’a fait garder espoir

Dans les moments les plus noirs

À tous les fans, comme Pascal, qui ont le cœur en berne, ainsi qu’à la famille et aux proches de Karl Tremblay, toutes mes condoléances.

Pascale Massé