Cette année, la période estivale chez nos voisins n’en est pas une de tout repos. En dépit de la période des vacances annuelles et des nombreuses perturbations climatiques qui alimentent les médias ailleurs dans le monde, les enjeux purement politiques continuent de dominer les manchettes aux États-Unis.

Du côté démocrate, malgré quelques bonnes nouvelles, dont la bonne croissance économique, le faible taux de chômage (3,5 %) et l’inflation en baisse, l’administration en place n’a pas la cote. Notons qu’un procureur spécial vient d’être nommé pour enquêter sur le fils du président, Hunter Biden. Cette situation sème des inquiétudes dans le camp de Joe Biden.

Du côté républicain, malgré la présence de plusieurs candidats dans la course à l’investiture, l’ancien président Trump a considérablement augmenté son avance sur ses rivaux au fil des dernières semaines.

Cette situation s’explique notamment par le fait que Donald Trump domine le paysage médiatique en raison des nombreuses accusations qui ont été déposées contre lui devant les tribunaux.

Trump propulsé par les accusations

Aujourd’hui, on constate que chacune des accusations déposées par la justice contre l’ancien président a eu l’effet d’augmenter ses appuis dans les sondages et de stimuler la cueillette de fonds de sa campagne. Plus encore, la stratégie de Trump d’accuser les autorités judiciaires et l’administration Biden de persécution politique tout en se présentant en victime semble avoir eu un impact nettement favorable sur sa candidature jusqu’à présent.

D’ailleurs, les accusations à son endroit continuent de s’accumuler. Tout récemment, la justice de Géorgie a inculpé l’ancien président et certains de ses alliés pour avoir tenté d’inverser les résultats des élections de 2020 dans cet État du Sud-Est américain.

Voilà des accusations fort sérieuses dont il conviendra assurément de suivre les suites. Alors que celles-ci ont été déposées par un « Grand Jury », ce dernier pourrait déclencher les procédures très rapidement. Le procès pourrait même débuter avant la fin de l’année 2023 et se dérouler devant les caméras, selon les dispositions judiciaires en vigueur en Géorgie.

Aux élections de mi-mandat de 2022, malgré la prise de contrôle de la Chambre des représentants par le Parti républicain, on pouvait noter que Donald Trump avait perdu son élan auprès de l’électorat et au sein du parti. La plupart des candidats vedettes associés à Trump avaient alors subi la défaite. De plus, la marge de la victoire républicaine à la Chambre fut de seulement de cinq sièges.

Alors, la candidature potentielle pour la présidence du gouverneur de la Floride, Ron DeSantis, laissait croire que la perspective d’une victoire de Trump, comme le candidat choisi par les républicains, était de plus en plus incertaine. À ce moment, l’entente survenue au sujet du plafonnement de la dette entre Joe Biden et le président de la Chambre, le républicain Kevin McCarthy, semblait également indiquer que l’emprise de Trump sur son parti diminuait.

DeSantis déçoit

C’est dans ce contexte que Ron DeSantis avait annoncé sa candidature. Malgré les ratés technologiques subis lors de son annonce printanière avec Elon Musk, sa victoire décisive de novembre 2022 au poste de gouverneur de la Floride (une majorité de 19 % sur ses adversaires) devait le mettre en bonne position face à Trump, même si les deux hommes partagent des idées conservatrices relativement similaires.

La grande différence que le camp DeSantis a tenté d’exploiter est d’amener l’électorat à considérer ce dernier comme l’avenir et Trump comme le passé.

Or, si ses appuis et son financement semblaient bien en selle il y a quelques mois, la multiplication des procédures judiciaires contre Trump l’a complètement empêché de prendre sa place dans les médias. Ainsi, en peu de temps, l’écart dans les sondages s’est creusé en faveur de Trump, omniprésent dans les bulletins médiatiques américains.

PHOTO JEFF ROBERSON, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Le gouverneur de la Floride, Ron DeSantis, samedi dernier

Alors que la période estivale achève, on constate que DeSantis n’a pas réussi à s’imposer dans l’espace public, ni à articuler de nouvelle vision pour l’avenir du Parti républicain ou pour celui des États-Unis. Actuellement, il tire de l’arrière par plus de 30 % dans la plupart des sondages et son financement diminue, ce qui l’amène à réduire son personnel politique. Tout récemment, il a même effectué des changements majeurs à la direction de sa campagne. Bref, rien qui n’augure bien pour le gouverneur de la Floride.

Certes, il reste du temps avant le début des primaires qui mèneront à la nomination du candidat républicain à la présidence. Cependant, les gains de Trump auprès de la base du parti restent imposants.

À cette même période en 2024, les deux formations politiques seront en voie de désigner officiellement leur candidat à la présidence. À ce stade-ci, tout indique qu’une reprise du duel de 2020 entre Biden et Trump semble se dessiner à l’horizon et que Trump semble avoir un élan dans les plus récents sondages.

Reste à voir ce qu’il adviendra de l’avance de Trump dans le contexte des nouvelles procédures judiciaires qui pèsent contre lui. C’est à suivre !

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