Chaque matin, je pars la tête vide et le cœur léger sachant que je vais vivre les premières minutes de cette journée à faire ce que j’aime le plus : trouver l’espace nécessaire pour me faufiler dans cette jungle urbaine sans risquer ma vie ou celle des autres.

Mon plaisir matinal se résume à être un grain de sable parmi les roches qui cherchent elles aussi à rouler vers leur destination. Je réalise combien ce combat peut paraître inégal, mais c’est justement cet aspect qui rend cette activité si excitante.

Jusqu’à dernièrement et pendant plus de 20 ans, j’étais à l’aise avec les risques inhérents à cette pratique. Par contre, il y a maintenant un élément qui vient rendre cette danse plus complexe, et c’est la première année où l’état de la chaussée est une menace plus importante que toutes les autres.

C’est incroyable comment je dois zigzaguer, analyser quand et où je dois changer de voie, non seulement en fonction des obstacles qui se trouvent devant, derrière ou à côté de moi, mais la plupart du temps en fonction de ceux qui se trouvent sous moi et qui risquent de me déstabiliser.

Pour les automobilistes, la plupart de ces trous ou bosses peuvent résulter en un pneu crevé ou un amortisseur brisé, mais pour les adeptes de véhicules à deux roues, cela peut mener à une perte de contrôle. Le plus fâchant est de voir un trou réparé qui est aussi dangereux qu’avant, car les travaux ont été bâclés et mal faits.

Cette lettre cherche à sensibiliser les employés, leur patron et surtout les élus de l’importance de maintenir le réseau routier en bon état et de prendre conscience que, pour certains, ce ne sont que des trous, mais pour nous, cyclistes, ils peuvent à chaque instant devenir notre prochain tombeau.

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