Malgré le fait que seulement 5 % des francophones du Québec font encore confiance au Parti libéral du Québec (PLQ), les libéraux se sont enfermés dans un déni délirant lors de leur 33e congrès. Au lieu d’ouvrir sur des perspectives nouvelles, ils ont ressorti leur vieux fond de commerce pour plaire à leur clientèle anglophone et allophone, captive du PLQ, qui demeure le seul parti résolument fédéraliste.

Comme on le sait, sous la férule de Charest et Couillard, le PLQ s’est aliéné les francophones en liquéfiant le Québec nationaliste au profit d’un fédéralisme inconditionnel dans lequel la population ne se retrouvait plus. Quant à Dominique Anglade, ses petits pas de côté lors de la campagne électorale n’ont pas suffi à empêcher la désertion des fédéralistes québécois. Pour sa part, l’actuel chef intérimaire, Marc Tanguay, louvoie à vue dans le brouillard libéral.

Le PLQ s’est peinturé dans le coin en abandonnant son image de marque qui répondait aux aspirations fédéralistes des Québécois.

François Legault a su prendre la balle au bond en reprenant le flambeau du « Maîtres chez nous » de Lesage et en flirtant avec la souveraineté culturelle de Bourassa. Nationaliste de façade et fédéraliste conditionnelle, et de surcroît devenue le parti de l’économie, la Coalition avenir Québec occupe dorénavant la place du PLQ sur l’échiquier politique du Québec. De plus, la défense du multiculturalisme canadien à la Trudeau est de plus en plus assumée par Québec solidaire, qui se veut le porte-parole de toutes les minorités.

Ainsi, au cours des dernières années, le PLQ a perdu son identité au profit des autres partis. Retranché dans ses châteaux forts rhodésiens du West Island, ce dernier réussira-t-il à reconquérir le vote francophone en dehors de Montréal ? À vouloir courir deux lièvres à la fois, ne risque-t-il pas de n’en prendre aucun ?

C’est tout un défi qui attend le nouveau chef à venir. Sera-t-il le sauveur ou le fossoyeur du PLQ, ce parti dont les origines remontent au début de la Confédération de 1867 et qui a constitué un parti de gouvernement, la plupart du temps, dans l’histoire politique du Québec ?

Qu'en pensez-vous? Exprimez votre opinion