Le 9 mai dernier, le commissaire à l’admission à la profession, Me André Gariépy, rendait public son rapport sur l’enquête relative au faible taux de réussite à l’examen d’admission de septembre 2022 à la profession d’infirmière. Depuis, plusieurs choses ont été dites au sujet de cet examen et de notre ordre. Nous souhaitons aujourd’hui exprimer notre vision des choses.

Les 83 000 infirmières et infirmiers qui sont membres de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ) sont dédiés à la santé de leurs patients. Comme ordre professionnel, nous sommes bien sûr témoins des efforts des élus et des infirmières pour assurer des soins de qualité et trouver des solutions aux enjeux actuels du système de santé faisant notamment face à des situations de pénurie de main-d’œuvre.

L’OIIQ tient à souligner que sa collaboration est acquise au gouvernement. Dans le dossier d’examen d’admission, nous sommes actuellement à nous concerter avec l’Office des professions du Québec afin que le processus d’accompagnement des candidates et candidats à l’examen soit resserré avec une contribution significative des milieux cliniques.

L’examen d’admission à la profession infirmière est un instrument de mesure qui ne vise pas à évaluer les apprentissages réalisés dans un parcours de formation, mais plutôt à déterminer l’aptitude à exercer la profession infirmière contemporaine de façon autonome et sécuritaire. Car, rappelons-le, dans le cadre de son importante mission de protection du public, notre ordre veille à ce que tous ses membres offrent des services répondant aux normes de qualité et d’intégrité de la profession.

L’examen est composé de situations cliniques qui reflètent les interventions et les décisions à risque de préjudice que doivent assumer une nouvelle infirmière ou un nouvel infirmier. Les situations cliniques et les questions qui en découlent sont élaborées par un groupe composé d’enseignants des cégeps et des universités ainsi que des infirmières et infirmiers œuvrant en clinique. L’examen actuel est administré depuis 2018.

Depuis 2018, le taux de réussite à l’examen après trois essais est de 96 %. Autre élément à retenir : nous sommes le seul ordre professionnel qui délivre un même permis d’exercice pour deux parcours de formation différents.

Il est important de mentionner que l’examen actuel n’a subi aucun changement depuis. Ce qui avait toutefois changé, c’est l’accès plus difficile à un encadrement préparatoire pour les candidats à l’examen de septembre 2022 pendant leurs stages en période de pandémie.

Toutes les activités de l’Ordre sont guidées par les valeurs de gouvernance que sont la confiance, la bienveillance, le respect et l’équité. C’est dans cette optique que le commissaire a partagé avec nous, dès mars dernier, le contenu de son rapport à paraître. Nous avons rapidement agi pour adopter ses recommandations. Au bénéfice des candidats à l’exercice de la profession, nous avons appliqué certains assouplissements dans le but de favoriser leur réussite :

• Nous avons permis aux candidats de reporter leur examen prévu en mars 2023 s’ils ne se sentaient pas en mesure de le passer ou désiraient attendre la conclusion de l’enquête du commissaire ;

• Nous avons communiqué avec toutes les personnes concernées afin de leur redonner le droit d’exercer à titre de candidats à l’exercice de la profession en cas d’échec ou de délais pour la réussite de l’examen.

L’une des mesures proposées par le commissaire consiste à envisager d’utiliser un autre examen pertinent à la profession infirmière. L’OIIQ a ainsi annoncé, le 11 mai dernier, son intention de recourir à l’examen du National Council on Measurement in Education (NCLEX-RN), déjà utilisé par tous les organismes réglementaires aux États-Unis et au Canada.

Il ne s’agit nullement d’un examen de niveau universitaire. Existant depuis 1994, il a été soumis à plus de six millions de personnes, ce qui en fait un outil de mesure éprouvé. Un important bassin d’experts internationaux, composé de milliers d’infirmières et d’infirmiers issus des milieux de soins et des établissements d’enseignement, ont travaillé à son élaboration. Nos experts de l’OIIQ se joindront à ce bassin.

Les infirmières et les infirmiers font partie des solutions. Ils sont l’une des clés pour le désengorgement des hôpitaux, l’optimisation de la première ligne et un déploiement efficace des soins à domicile. Nous l’avons dit et répété, le Québec a besoin de plus d’infirmières cliniciennes et d’infirmières praticiennes spécialisées. Les Québécois et les Québécoises peuvent compter sur notre ordre pour s’assurer des compétences d’entrée de nos infirmières et infirmiers.

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