Le gouvernement caquiste de François Legault a récemment trouvé le « courage » d’augmenter le salaire des députés de l’Assemblée nationale de quelque 30 000 $ par année, et ce, à l’unanimité et à la vitesse de la lumière de surcroît. Notons au passage que son bras droit de longue date et chef de cabinet, Martin Koskinen, a lui aussi eu droit à un important « rattrapage » salarial, soit une hausse de quelque 71 000 $ en un an. Tout un rattrapage.

Or, notre premier ministre François Legault aura-t-il ce même courage pour aider les plus démunis et les moins nantis du Québec ce printemps ?

Car pendant que la rémunération des élus et des non élus de l’Assemblée nationale augmente substantiellement – de même que celle des grands patrons et des PDG des plus grandes entreprises québécoises, en passant –, plusieurs Québécois, eux, en arrachent sérieusement. Les écarts de richesse ne cessent de s’accroître entre les riches et les pauvres au Québec. (Lâchez-moi avec l’écart de richesse entre le Québec et l’Ontario !)

Dans le Grand Montréal seulement, selon Centraide, ce sont au moins 360 000 ménages qui sont incapables de répondre à leurs besoins de base, soit 19 % de l’ensemble des ménages.

Un ménage sur cinq du Grand Montréal n’a pas « un revenu suffisant pour payer son logement et répondre à ses besoins essentiels comme se nourrir, se vêtir ou se déplacer ». C’est beaucoup de monde.

Et attention, la situation déjà critique est loin d’être terminée. L’inflation se poursuit de plus belle et les prix des denrées alimentaires ne baisseront pas la semaine prochaine. Ils ne reviendront d’ailleurs jamais à ce qu’ils étaient auparavant. Le pouvoir d’achat des travailleurs et des personnes à revenu modeste diminue sans cesse. Les demandes d’aide alimentaire ont explosé depuis l’automne dernier. Les tarifs pour le transport collectif vont augmenter encore cette année et il en est de même avec le coût du loyer.

Ce sont effectivement d’imposantes et agressives augmentations de loyer qui nous attendent dès le 1er juillet prochain, si vous avez un logement… Non, ça ne va pas « bien aller ». Il faut vivre dans un vase clos hautement privilégié de la société pour affirmer une telle chose, pas dans mon maigre quartier.

Étrangement, les mesures ponctuelles et très ciblées pour aider les démunis et les personnes à faible revenu ont disparu. La dernière aide financière du gouvernement caquiste, annoncée lors du lancement de la campagne électorale en août dernier – pure coïncidence, vous me direz – remonte en effet à décembre dernier. Cela fait donc près de six mois.

Ces quelque 400 $ à 600 $ reçus (selon vos revenus) ont disparu, partis en fumée dans l’achat de produits de base ou bien dans le paiement du loyer.

Les pauvres et les personnes à revenu très modeste sont donc de retour à la case départ (et dans le rouge) – il ne reste plus rien à manger.

Pendant que le pouvoir d’achat des Québécois moyens et des classes inférieures diminue sans cesse, les baisses d’impôts accordées aux riches et aux mieux nantis du Québec, lors du dernier budget Girard présenté en mars dernier, sont pour leur part « dynamiques et récurrentes » chaque année. Cela signifie qu’elles continueront ainsi à porter leurs fruits année après année. Ces fruits, on veut nous aussi les récolter. Bon, d’accord, juste une petite bouchée…

Notre premier ministre François Legault trouvera-t-il en son for intérieur cette même disposition de cœur et de caractère ressentie pour les députés afin d’aider les Québécois à faibles et à très modestes revenus ce printemps ? En attendant, l’estomac vide, on croise les doigts.

Lisez « Accorder 30 000 $ de plus aux députés demandait du courage, estime Legault » Lisez « La hausse du salaire de son chef de cabinet est du rattrapage, selon Legault » Lisez « Rémunération : l’écart grandit encore plus entre les PDG et nous » Lisez « Au moins 360 000 ménages incapables de répondre à leurs besoins de base » Qu'en pensez-vous? Exprimez votre opinion