Les fonctionnaires fédéraux sont en grève depuis maintenant une semaine. C’est une mauvaise nouvelle, notamment pour les propriétaires de petites entreprises. En raison de cette grève, les services de l’Agence du revenu du Canada (ARC), d’Immigration et Citoyenneté Canada et d’Emploi et Développement social Canada sont perturbés. Les propriétaires de PME risquent de subir des préjudices financiers considérables si la grève s’éternise.

Quels pourraient être ces préjudices ? Des travailleurs étrangers temporaires qui n’arrivent pas à temps au pays pour aider nos exploitations agricoles, par exemple. Une perte de production. Des ventes perdues. Des opérations en suspens. Des demandes et des questions importantes à l’ARC qui restent sans réponse.

Toutes ces pertes financières vont devoir être absorbées par les propriétaires de PME. Contrairement aux syndicats, ils n’ont pas accès à un généreux fonds de grève.

En tenant compte de tous les ajustements salariaux, le syndicat des employés de l’ARC demandait initialement une augmentation salariale de 33 % répartie sur trois ans. Depuis, le syndicat a un peu revu ses demandes à la baisse, mais elles demeurent élevées et coûteuses.

Si elles étaient acceptées telles quelles, elles pourraient exacerber l’inflation, engendrer des hausses d’impôt futures ainsi que des déficits sans fin. De plus, très peu d’employeurs privés peuvent se permettre d’accorder de telles augmentations salariales.

Il n’y a pas mille et une solutions. Le gouvernement devra imposer une loi spéciale de retour au travail si la grève dure plus de quelques jours.

Le gouvernement doit aussi envoyer un signal clair aux 26 regroupements syndicaux sur 28 avec lesquels il négocie présentement : négocier de bonne foi en respectant la capacité de payer des contribuables. En effet, depuis 2015, la taille de la fonction publique a augmenté de 30 %. Les dépenses salariales pour le personnel s’élèvent maintenant à plus de 60 milliards de dollars. D’ailleurs, le bureau du Directeur parlementaire du budget (DPB) estime que le coût supplémentaire pour le gouvernement serait de 19,7 milliards de dollars de 2023-2024 à 2027-2028 si les augmentations salariales annuelles étaient de l’ordre de 4,5 %. Ce sont les contribuables qui vont payer le prix d’une fonction publique qui ne cesse de grossir.

Malheureusement, on n’entend pas les leaders syndicaux dire que leurs membres veulent améliorer les services qu’ils offrent à la population. Que leurs membres sont prêts à retourner au bureau pour être plus efficaces et aider à améliorer la vitalité de nos centres-villes, comme celui d’Ottawa. On ne les entend pas s’indigner devant les milliers de demandes en attente de traitement à Citoyenneté et Immigration Canada pour faire venir au pays les travailleurs étrangers dont nous avons besoin rapidement. On n’entend pas les leaders syndicaux reconnaître que leurs membres ont un emploi relativement garanti, avec un salaire très compétitif et un régime de pension parmi les plus généreux.

Il est grand temps que les syndicats négocient de bonne foi afin de parvenir à une entente. Mais une entente ne pourra jamais être conclue aussi longtemps que le syndicat se comportera comme si les poches des contribuables étaient un puits sans fond.

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