Avril, c’est le Mois de l’autisme. Depuis 2020, depuis que j’ai appris que mon plus jeune est autiste, le mois d’avril revêt une nouvelle couleur. Depuis quelques jours, j’ai appris que moi aussi j’étais atteinte du spectre de l’autisme. Avril prend alors une nouvelle apparence.

À 42 ans, maman de deux ados, amoureuse depuis plus de 20 ans du même homme formidable, travailleuse autonome dans le domaine de la santé, s’étant toujours sentie un peu en marge, un peu différente, mais entrant encore et toujours dans le moule, répondant aux normes sociales, j’apprends – pardon – je comprends pourquoi il en était ainsi.

Mon épuisement facile, certains défis, mes craintes face à l’inconnu, mon côté coloré, spontané, voire candide, relèvent de l’autisme. Ma mémoire phénoménale, mon sixième sens, ma pensée en images s’expliquent enfin. L’extraterrestre en moi trouve sa place, sa voie, sa raison.

Plusieurs gens de mon entourage seront surpris de l’apprendre. D’autres non. C’est que l’autisme, surtout chez la femme, emmène la faculté de devenir caméléon : de se fondre dans les environnements, sans faire de vagues, de se conformer rapidement aux règles et fonctionnements des différents cercles sociaux. Bref, d’avoir l’air « normale » pour les autres.

Et l’autisme, chez la femme, est sous-diagnostiqué pour ces mêmes raisons. On associe souvent l’autisme à la rigidité, au côté froid, exempt d’émotions et d’empathie, à la logique implacable et au côté antisocial. Mais, majoritairement chez la femme, il n’en est pas toujours ainsi.

Le diagnostic ne change pas qui je suis. Ne change pas mon travail. Ni mes amitiés. Mais il me permettra de me mettre en lumière, de nommer ce qui me donne du fil à retordre dans mon quotidien et de me donner le droit d’apporter mes méthodes d’autorégulation pour me sentir plus confortable dans la société et dans mon environnement.

Ce n’est pas un hasard d’avoir appris que je suis autiste justement durant le Mois de l’autisme. C’est un cadeau. Parce que j’ai le goût de le nommer, en toute transparence. Pour que j’embrasse enfin qui je suis dans mes faiblesses, mais aussi, dans mes grandes forces qui m’ont permis d’avoir un fonctionnement en société des plus heureux. Bon Mois de l’autisme !

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