Il y a un an, j’ai entamé mes fonctions de chef de la direction de CPA Canada, dans la foulée de la pandémie, en m’attendant à de l’inattendu. Quel euphémisme ! Ma première journée a commencé par un test positif à la COVID-19 et une prise de parole devant plus de 400 nouveaux collègues, en ligne, à partir de ma table de cuisine.

S’il est dans la nature humaine de faire des plans pour affronter l’inconnu, accepter le changement demeure la meilleure façon de réussir.

Trois ans après les premiers confinements liés à la COVID-19, un des grands questionnements qui préoccupent encore employeurs et employés porte sur l’avenir des lieux de travail. Imposer le retour au travail en présentiel ou ne pas l’imposer ?

La pandémie a prouvé qu’il est possible de travailler à distance dans bien des professions et elle a mis en lumière la valeur indéniable de la santé et du bien-être des employés.

Conjugué à des politiques judicieuses, le télétravail a le potentiel d’accroître la confiance, l’engagement et l’inclusivité.

CPA Canada a ainsi adopté un environnement hybride et accordé à son personnel une plus grande autonomie tout en facilitant à l’échelle du pays un recrutement qui témoigne de la présence nationale de la profession comptable que nous servons – par exemple, notre économiste en chef, David-Alexandre Brassard, habite à Québec.

Le télétravail a aussi aidé les personnes qui avaient du mal à se rendre au bureau (pour cause d’incapacité, d’obligations d’aidant naturel ou parce qu’elles habitaient dans des secteurs plus abordables, en périphérie de la ville) à avoir accès à un vaste marché du travail.

Cependant, bien que nous ayons survécu à cette période, nul ne peut prétendre que nous avons prospéré, pas plus en tant que société qu’en tant qu’organisation. Personne n’ignore que la pandémie et ses retombées économiques négatives ont touché de façon disproportionnée les femmes et les minorités présentes sur le marché du travail.

D’où l’impérieuse nécessité de combiner les résultats positifs des trois dernières années avec nos apprentissages du dernier siècle. Car il y a des avantages évidents à réunir les équipes en personne : des débats d’idées plus riches, davantage de compréhension et de camaraderie, ainsi que des relations mentor-mentoré qui offrent aux nouveaux employés une rétroaction instantanée.

Je suis persuadée que ces échanges en personne, axés sur la collaboration, seront de plus en plus courants dans les entreprises qui, au lieu d’imposer un retour complet au travail, privilégient un environnement hybride donnant aux employés l’envie de venir au bureau.

La mission de chef de la direction est de préparer son organisation à ce qui l’attend, sans s’accrocher au passé ou aux vieilles habitudes. Les transformations du monde du travail (changements démographiques, guerre des talents, pénuries de main-d’œuvre…) perturbent aussi la profession comptable, qui doit embrasser le changement et jouer un rôle de chef de file dans la société.

Nous avons commencé à repenser notre programme d’agrément et à envisager de nouvelles voies d’accès à la profession, dont des méthodes novatrices d’apprentissage et d’évaluation qui nous permettront de continuer à former des CPA compétents et dotés d’un fort sens éthique qui joueront un rôle pertinent dans le monde d’aujourd’hui, en évolution constante et fortement axé sur les données.

Vu le rythme auquel la technologie et la société continuent d’évoluer, il est clair que notre conception du travail hybride changera encore. Mais le travail hybride demeure une option incontournable qui permet de concilier les besoins de l’organisation et les intérêts des employés. Les entreprises doivent monter à bord du train, sinon elles resteront sur le quai.

Qu'en pensez-vous? Exprimez votre opinion