Le Québec a fait un grand pas en avant dans la protection de l’eau avec le projet de loi sur la redevance de l’eau, déposé par le ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, Benoit Charette. Enfin, les grandes entreprises devront payer pour l’utilisation de l’eau à son juste prix, mettant fin à une époque où cette dernière était considérée comme une ressource gratuite et sans fin pour les grandes industries. Nous saluons cette initiative prise par le gouvernement.

L’eau représente une ressource précieuse et sa protection est une problématique complexe à laquelle il faut s’attaquer de plusieurs façons. Les Québécoises et Québécois ont peut-être inconsciemment tenu l’accès facile à l’eau pour acquis au fil des ans. Les sécheresses en France et aux États-Unis ont clairement démontré à quel point cette ressource est stratégique pour l’avenir, rappelant l’importance cruciale de l’or bleu et des défis auxquels nous sommes confrontés pour assurer sa disponibilité pour les générations futures.

Parmi les défis à relever, l’utilisation de l’eau en milieu urbain constitue une préoccupation majeure, puisque, pour la première fois dans l’histoire, plus de la moitié de la population mondiale vit dans ces zones.

D’ici 2050, la population urbaine mondiale devrait presque doubler, ce qui engendrera nécessairement des répercussions significatives sur la demande en eau dans les villes.

À l’heure actuelle, la demande urbaine représente entre 15 % et 20 % de la consommation d’eau mondiale, mais celle-ci devrait augmenter jusqu’à 30 %. Cette croissance aura pour conséquence une augmentation des eaux usées et de la pollution qu’engendrent celles-ci. Les changements climatiques aggravent encore la situation en modifiant la quantité, la distribution et la qualité de l’eau disponible. Les services d’approvisionnement en eau et d’assainissement urbains, souvent dispensés par des entités publiques, devront faire face à ces défis, en plus des problèmes de performance observés dans de nombreuses entités du secteur public.

Une responsabilité partagée

La redevance sur l’eau et l’instauration du Fonds bleu constituent des jalons majeurs pour garantir la disponibilité de l’eau douce à long terme. Cependant, pour que ces mesures soient efficaces, il est essentiel que chacun comprenne que la protection de l’eau est une responsabilité partagée par tous.

En tant que consommateurs, nous pouvons tous contribuer à la réduction de notre empreinte hydrique en adoptant des pratiques responsables, telles que la réduction de notre consommation d’eau, la réparation des fuites d’eau, la collecte de l’eau de pluie et le recyclage de l’eau.

Les gouvernements, les entreprises et les citoyens doivent travailler de concert pour garantir la disponibilité de l’eau douce à long terme pour les générations futures.

Les avancées technologiques telles que la surveillance à distance, l’utilisation de capteurs pour surveiller la qualité de l’eau et la mise en place de systèmes de traitement innovants peuvent aussi contribuer à améliorer l’efficacité et la durabilité des services d’approvisionnement en eau.

Le secteur des technologies de l’eau est en constante évolution et l’innovation joue un rôle crucial pour répondre aux enjeux qui se présentent. Pour relever ces défis, une approche collaborative entre le secteur privé et les industries associées est également nécessaire. Heureusement, de plus en plus d’entreprises intègrent la protection de l’eau dans leur stratégie et leur plan communément appelé « ESG » (qui regroupent les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance), ce qui est encourageant. Il est essentiel que ce mouvement se poursuive pour assurer la disponibilité à long terme de l’eau douce.

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