Afin de se préparer en cas d’inondation, les services d’urgence montréalais viennent de passer du mode « alerte » au mode « intervention », a expliqué mardi le directeur du Service des incendies de Montréal, Richard Liebmann, qui s’était déplacé pour une conférence de presse devant une digue dans le secteur Cartierville, en compagnie de la mairesse Valérie Plante.

« Pour les inondations printanières, le mode intervention signifie qu’on ouvre un centre de coordination en présentiel, où on a des représentants pour les missions de communication, de sauvegarde des vies, de protection des biens, le service des incendies, le SPVM, la concertation des arrondissements, des représentants des villes liées, les approvisionnements, le soutien logistique, a détaillé M. Liebmann. Donc n’importe quel besoin peut être répondu instantanément avec l’ensemble des ressources de la Ville et de l’agglomération. »

Les citoyens qui ont besoin d’aide peuvent appeler le 311 pour faire part de leurs besoins, a-t-il ajouté. Différentes actions locales, dont la distribution de sacs de sable, la mise en place de digues, l’installation de ballons obturateurs et de pompes, sont organisées dans les secteurs à risque.

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

Les services d’urgence montréalais viennent de passer du mode « alerte » au mode « intervention ».

M. Liebmann a noté que la situation était beaucoup moins grave que lors des inondations de 2017 et 2019 qui avaient frappé différents secteurs de la région métropolitaine.

« Au cours des 48 prochaines heures, on s’attend à ce que le débit de la rivière des Outaouais au barrage de Carillon soit de 6500 mètres cubes par seconde, alors qu’il dépassait 9000 mètres cubes par seconde au moment des inondations de 2019 », a-t-il précisé.

Mais la suite des choses dépendra de la météo de prochains jours, a-t-il ajouté, invitant les citoyens des secteurs à risque à prendre toutes les précautions nécessaires et à préparer une trousse en cas d’évacuation.

Des digues ont été installées à différents endroits problématiques dans les arrondissements d’Ahuntsic-Cartierville, Pierrefonds-Roxboro et l’Île Bizard-Sainte-Geneviève, a poursuivi le chef des pompiers.

Il a aussi révélé que plusieurs actions étaient envisagées pour protéger les secteurs résidentiels de la crue des eaux à plus long terme. « Le centre de sécurité civile pilote un comité pour la mise en place de mesures plus permanentes, mais ce sont des projets très complexes qui exigent des approbations du ministère de l’Environnement. On a une quarantaine de projets qui sont proposés et on regarde actuellement le financement, la logistique, les moyens de déploiement, et aussi l’impact que ces mesures vont avoir, » a dit Richard Liebmann.

La mairesse Valérie Plante a fait valoir de son côté que toute la réflexion entourant les risques d’inondations s’inscrivait dans un plus vaste mouvement d’adaptation aux changements climatiques, pour lequel les Villes demandent à Québec la conclusion d’un Pacte vert, assorti de financement pour la mise en place de mesures.