Entre 4000 et 7000 policiers venant des quatre coins du Canada ont rendu dernièrement hommage à Maureen Breau, policière morte en service à la suite d’une intervention auprès d’une personne aux prises avec un problème de santé mentale.

L’auteur de ce crime avait déjà été reconnu non criminellement responsable à cinq reprises pour des gestes de violence envers d’autres personnes. Il avait été libéré par la Commission d’évaluation des troubles mentaux bien que des rapports indiquaient qu’il présentait un risque pour la sécurité du public. Au cours de la dernière année, plusieurs lumières rouges s’étaient allumées face à certains comportements violents de M. Brouillard-Lessard sans que des mesures nécessaires soient prises pour le protéger de lui-même et protéger les autres.

Plusieurs se questionnent : comment le système a-t-il pu encore faillir et comment se fait-il qu’il y ait encore une mort ?

Déjà l’été dernier, la Commission d’évaluation des troubles mentaux avait libéré Abdullah Shaikh à la suite d’une déclaration de non-responsabilité criminelle pour un dossier mineur, mais où les rapports indiquaient, ici aussi, un haut risque pour la sécurité du public. M. Shaikh avait des antécédents de violence et était en attente de poursuites criminelles pour d’autres gestes violents. À la suite de sa libération, monsieur a tué de façon aléatoire trois personnes à Montréal. Ici aussi, plusieurs lumières rouges étaient présentes.

Lors des évènements de l’été dernier, nous avions martelé sur plusieurs tribunes que dans les cas de non-responsabilité criminelle concernant des délits comportant de la violence, la commission d’évaluation des troubles mentaux ne considère pas uniquement les éléments psychiatriques dans la décision de libérer, mais y ajoute des éléments criminologiques. Quels sont les besoins criminogènes de ces personnes et comment, dans une action concertée, pouvons-nous mieux protéger les collectivités ?

Même si malheureusement il a fallu attendre presque un an, d’autres morts et des pressions de la part des policiers, nous accueillons avec soulagement le fait que le gouvernement se décide enfin à agir et chercher des solutions afin de mieux encadrer la libération de certaines personnes toujours considérées comme dangereuses. Nous souhaitons que l’enquête publique apporte des solutions qui seront au-delà de la réaction.

À la recherche d’une société plus juste et plus ouverte, l’Ordre professionnel des criminologues du Québec est une référence pour le développement et le maintien d’une pratique exemplaire des criminologues afin que les personnes qui ont recours à leurs services reprennent le pouvoir sur leur vie. L’Ordre tend la main au gouvernement dans une recherche de solutions pérennes.

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