À la naissance du réseau de l’Université du Québec en 1968 par la loi 88, une personne moyenne résidant au Québec ne détenait qu’une neuvième année et ses parents étaient analphabètes. La quasi-totalité de la jeunesse québécoise interrompait ses études tôt, faute d’accessibilité et de moyens.

L’anglais était omniprésent et dominait dans les hautes sphères du savoir et du pouvoir. Les trois universités francophones existantes à l’époque étaient gouvernées par l’Église. Elles offraient une éducation strictement catholique à l’élite et ne produisaient aucune recherche scientifique notable.

Grâce au réseau public de l’Université du Québec, dont l’UQAM est le vaisseau amiral, bon nombre de Québécoises et Québécois sont maintenant titulaires de diplômes d’éducation supérieure obtenus dans un contexte laïque et francophone. Plusieurs ont pris les commandes de nos organisations culturelles, politiques, communautaires et économiques. Fait remarquable : le niveau moyen d’éducation des femmes a augmenté de manière particulièrement fulgurante, contribuant ainsi à l’éclosion de mouvements sociaux féministes dynamisants.

En somme, depuis 50 ans, l’UQAM participe à l’émancipation et au développement économique, social et culturel au Québec en démocratisant l’éducation supérieure, en développant des savoirs et en éduquant des personnes qui n’auraient autrement pas eu accès à l’université.

Les Québécoises et Québécois, dans toute leur diversité, s’en trouvent durablement enrichis. Le progrès social du Québec durant le premier demi-siècle de l’UQAM a été simplement prodigieux.

Mais tout n’est pas accompli, loin de là. Au moment d’entamer son deuxième demi-siècle, l’UQAM doit demeurer l’alliée des grands projets québécois, des initiatives de préservation de la langue française en Amérique, de la reconnaissance des Premiers Peuples, du développement par le savoir et de la promotion de l’équité par l’accessibilité. Ce sont des idéaux qui ont déjà été confiés à l’UQAM par raison d’être ; une UQAM qui excelle dans de multiples domaines du savoir et qui joue un rôle primordial de catalyseur de talents de toutes les provenances, pour notre enrichissement collectif.

Osmose culturelle

Avec l’appui de la population, l’UQAM doit continuer d’embrasser pleinement son rôle de moteur de développement économique et social non seulement à Montréal, mais dans toutes les régions du Québec. Boucar Diouf mentionnait que l’Université du Québec « offre aux gens qui arrivent [au Québec] l’opportunité de vivre une osmose culturelle ». L’UQAM offre cette osmose culturelle, en français, à Montréal. Avec son idéal d’accessibilité, elle est la porte d’accueil inclusive par excellence des talents locaux et internationaux et le tremplin tout désigné pour accompagner ceux et celles qui le souhaitent vers des opportunités partout au Québec et ailleurs, grâce à des cheminements uniques, de la recherche innovante et des collaborations fructueuses avec tous les milieux. La force de frappe de l’UQAM est telle que l’institution est en mesure de collaborer à la formation et la recherche sur tout le territoire de la province, et au-delà, en français.

Tout en demeurant ouverte sur le monde, l’UQAM est le bastion de la création de nouvelles connaissances sur le Québec, du partage de ces savoirs et de l’enrichissement du patrimoine scientifique, culturel, intellectuel et artistique de la province.

Qui veut un Québec fort veut une UQAM forte, dynamique, accueillante, vibrante et résolument francophone. L’attrait des études supérieures en anglais est grand. La culture américaine est omniprésente. L’usage du français au Québec comme premier choix incontournable est un défi préoccupant. Il est temps de chérir l’UQAM et le rôle national de premier plan qu’elle peut continuer à jouer pour notre avenir. La communauté de l’UQAM a su relever de grands défis générationnels au printemps de son existence. Les forces vives qui la composent aujourd’hui sont toutes désignées pour accompagner les nouvelles générations vers leurs idéaux. Avec un pied dans Montréal par son emplacement physique et un pied dans les régions par son affiliation au Réseau UQ, l’UQAM est l’alliée naturelle du Québec dans tous ses projets.

Toujours prête aux défis. Prête à l’innovation. Prête à accueillir. Prête à changer des vies. En français. Fièrement l’UQAM !

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