En réponse à l’article de Philippe Teisceira-Lessard⁠1 et à l’éditorial de Philippe Mercure⁠2 publiés les 6 et 8 mars sur l’industrie du déneigement à Montréal.

Le journal La Presse a suivi des contrôleurs routiers en patrouille lors d’une opération de déneigement à Montréal. Le lundi 6 mars, il publiait un article avec comme titre : « Far west dans la neige ». L’Association des entrepreneurs de déneigement du Québec (AEDQ) ne veut pas de ce far west !

Dans l’article de Philippe Teisceira-Lessard, on dépeint toute la dangerosité de ces opérations de déneigement. Certes, elles le sont ! Ce sont de gros engins à manier sur les routes avec des conditions de circulation pour le moins compliquées, qui demandent une grande prudence vis-à-vis des automobilistes et des piétons. L’AEDQ est bien consciente de ces enjeux et des risques courus.

La réalité des déneigeurs comprend également des contraintes de temps et de rendement. On doit déneiger le plus rapidement possible toutes les routes de Montréal pour que tout le monde puisse se déplacer, prendre son véhicule et aller travailler correctement et sereinement ; un service utile à tous, donc !

Nous estimons qu’il est important de rappeler que les déneigeurs ont des engagements à tenir auprès de la Ville de Montréal, qui exige des résultats élevés en termes de performance, dans les contrats avec les entreprises de déneigement.

En effet, en fonction des devis de déneigement « de performance » basés sur l’atteinte des résultats et le respect des délais impartis pour chacune des opérations, l’adjudicateur a la responsabilité de s’assurer que le service répond aux besoins décrits. D’ailleurs, à chaque période d’enlèvement de la neige, la Ville de Montréal communique le pourcentage d’avancement de nettoyage dans les rues. Celui-ci provient des modules GPS installés dans les souffleuses de toute la ville. Une pression supplémentaire pour les déneigeurs qui augmente également l’impatience des utilisateurs…

Il faut aussi saisir qu’alors que la Ville de Montréal impose des panneaux de sécurité sur le côté de chaque camion, le ministère des Transports et de la Mobilité durable a décidé ces derniers temps de fermer complètement artères et bretelles par tronçons lors des déneigements, forçant ainsi toute circulation, y compris les camions déneigeurs qui se dirigent vers les sites de déversement, à emprunter les voies et rues locales.

Autre incongruité à souligner, les contrôleurs routiers qui – à juste titre – supervisent et exigent le bon fonctionnement des alarmes de recul sur toutes les machines, alors que dans la foulée la Ville de Montréal défend désormais les sirènes qui enjoignent aux voitures stationnées de se retirer, ce qui représente grosso modo de 20 à 40 autos par équipe par nuit.

Il est important de revenir en terminant sur les accidents causés par les opérations de déneigement. En effet, malgré certains évènements malheureux et des cas isolés de délinquants, nous n’avons pas connaissance d’un accroissement notable des accidents. Des accidents, il y en a et, par définition, cela demeure des accidents.

En dépit de tout cela, nous sommes toujours prêts à nous améliorer. Nous sommes en étroite concertation avec nos clients et nous nous tenons à la disposition de la Ville de Montréal pour discuter de ces sujets et des solutions envisageables.

En somme, l’AEDQ ne veut pas du far west ! Ses membres souhaitent simplement faire leur travail, dans le but de rendre un service utile à tous, dans des conditions qui s’avèrent parfois complexes.

1. Lisez l’article « Déneigement et sécurité routière : far west dans la neige » 2. Lisez l’éditorial « Dompter les cowboys de la neige » Qu'en pensez-vous? Exprimez votre opinion