En avril dernier, j’ai eu l’immense privilège de devenir maman. Ma fille chérie est née en santé, faisant de moi, pour la première fois, une mère comblée, heureuse, sereine.

Aujourd’hui, alors que je tenais ma fille de maintenant 9 mois dans mes bras, mon cœur s’est tordu, mon corps s’est raidi, mon sourire s’est terni, mes yeux se sont emplis d’eau en regardant les nouvelles. J’ai eu comme réflexe de me lover contre elle, de lui flatter les cheveux et de lui dire, au creux de l’oreille, à quel point elle m’est précieuse, à quel point je l’aime.

Les intervenants. L’autobus. Les enfants. Les parents. L’impuissance. Ces images d’urgence et cette vision d’horreur tournent en boucle dans ma tête depuis, alors que j’ai l’immense privilège de serrer ma fille contre moi, de la savoir en sécurité.

Mais, comme tant d’autres parents j’en suis sûre, je ne peux m’empêcher de penser, d’angoisser, d’être profondément en colère.

Et si mon enfant avait été dans la garderie ? Comment ces parents arriveront-ils à survivre ? Comment feront ces éducateurs pour réintégrer leur profession ? Qui peut être si malade ou sans scrupule pour agir ainsi ?

Parce qu’alors qu’on tente au mieux de protéger nos enfants, de les éloigner du danger, de les accompagner dans la douceur, de contrôler les obstacles… Alors qu’on tente d’évaluer les risques et de limiter les menaces… Voilà qu’on s’attaque à eux, qu’on assaille leur lieu de sécurité, qu’on vise l’endroit où l’on devrait pouvoir les laisser, le cœur léger.

Ces petits bouts, tout plein d’humanité et d’innocence, sont déjà la cible de nos maux collectifs, de notre manque de ressources, de nos problèmes de grands.

Alors que reste-t-il si l’on s’en prend à nos enfants ? Pouvons-nous seulement les laisser être des enfants pour pouvoir, plus grands, faire mieux que nous.

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