L’auteur réagit au texte de Jacques Ricard sur la privatisation de notre système de santé, « Déshabiller Pierre pour habiller Paul », publié le 21 janvier1

La tendance vers la privatisation des soins de santé n’est pas le fait des récents gouvernements, mais plutôt le résultat de l’inefficacité du système public qui, depuis 50 ans, n’a jamais été à la hauteur de la tâche.

C’est plutôt le fait de gens malades et souffrants qui désespèrent d’y trouver les ressources et les soins pour les guérir ou les soulager, et qui, en plus du paiement de leurs impôts pour financer le système public, doivent se résoudre à payer de leur poche pour espérer un soulagement. Ce sont eux qui créent la tendance.

Un système qui, au départ en 1970, se voulait décentralisé, agile, axé sur les besoins de la population. Rapidement, il est devenu rigide, bureaucratique avec 300 000 employés, des tables centrales de négociations de conventions collectives, des dizaines de milliers de pages de règlements, de normes, de procédures, de pratiques, etc., sans compter les intérêts corporatistes des groupes participants qui ne cherchent qu’à avantager leurs membres.

Notre système de santé est, dans les faits, un gigantesque monopole gouvernemental et, comme pour tout monopole, les besoins et la préservation de l’organisme sont plus importants que ceux des clients, bénéficiaires ou patients. C’est cette situation qui est scandaleuse et révoltante.

N’est-il pas temps, après 50 ans de commissions d’enquête et de réformes qui n’ont rien changé aux problèmes d’accessibilité, de prise en charge, de temps d’attente, de listes de rappel et de débordement des urgences, de modifier le sacro-saint modèle québécois ?

1. Lisez la lettre de Jacques Ricard Qu'en pensez-vous? Exprimez votre opinion