Le Parti libéral du Québec (PLQ) ne pourra se reconstruire qu’en redéfinissant sa raison d’être.

La multiplication des articles et des textes d’opinion sur la reconstruction du PLQ illustre l’attachement de nombreux Québécois à ce parti et la volonté de rebâtir celui-ci sur de nouvelles bases.

Il est crucial en démocratie qu’il existe une opposition officielle solide qui veille à ce que le parti au pouvoir soit tenu de rendre des comptes tout en proposant aux électeurs une solution de rechange politique crédible à ce dernier.

Mais avant de réfléchir à la façon dont le PLQ devrait retisser les liens avec les électeurs, renouveler sa base militante ou proposer de nouvelles idées, encore faut-il que les libéraux sachent pourquoi ils existent en tant que formation politique.

Si tant d’électeurs ont délaissé le PLQ lors des dernières élections, et si les intentions de vote des libéraux sont faibles, c’est en bonne partie parce que les électeurs ne savent plus très bien ce qu’est le PLQ.

Or, à quelques exceptions près⁠1, l’impasse sur cette question demeure entière.

Deux valeurs

Il y a principalement deux valeurs qui définissent les libéraux. Celles-ci se trouvent dans le sigle « PLQ », notamment dans les mots « libéral » et « Québec ».

Le PLQ est un parti « libéral » au sens où il promeut l’idée que chaque individu doit être libre de poursuivre sa vie comme il l’entend et qu’il doit jouir d’un système de droits et libertés qui lui garantissent cela.

Rappelons que ce sont les libéraux qui ont accordé le droit de vote aux femmes et adopté la Charte des droits et libertés de la personne.

« Québec » désigne l’attachement à la nation québécoise, surtout au français, à l’histoire et à la culture québécoise, ainsi qu’à sa prospérité économique et sociale.

Voilà pourquoi les libéraux ont fait du français la langue officielle du Québec et qu’ils ont été les architectes de projets majeurs de développement économique qui ont contribué à la prospérité du Québec.

Pour les libéraux, le Québec s’inscrit également dans un ensemble politique plus vaste, la fédération canadienne, qui, selon eux, constitue la meilleure condition de survie et d’épanouissement du peuple québécois.

Il y a d’autres valeurs libérales, notamment la justice sociale, le respect de la société civile et l’équité intergénérationnelle. Mais celles-ci sont subordonnées aux libertés individuelles et à l’attachement au Québec.

Être libéral donc, c’est d’abord et avant tout promouvoir les libertés individuelles et l’appartenance au Québec dans le cadre de la fédération canadienne. Voilà le point de départ à partir duquel les libéraux devraient mener leur reconstruction.

On pourrait objecter que tous les partis politiques adhèrent à ces valeurs et que, par conséquent, elles ne permettent pas vraiment de distinguer l’offre politique du PLQ de celles de ses concurrents, surtout de la Coalition avenir Québec (CAQ).

Au contraire, ce sont justement ces valeurs qui distinguent le PLQ de la CAQ.

Alors que le PLQ défend les libertés individuelles et la Charte de droits et libertés en particulier, le CAQ restreint les libertés individuelles sans fournir de raisons probantes de le faire. Pensons aux lois 21 et 96.

Un gouvernement ne devrait jamais justifier la restriction des libertés individuelles par des considérations de popularité d’après les sondages ou le soutien de médias influents.

Prétendre que la CAQ promeut les libertés individuelles est non seulement fort de café, mais ne reflète pas la réalité.

Soulignons, de plus, les déclarations de M. Legault selon lesquelles il y a un lien entre l’immigration et la violence ou celle de Jean Boulet pour qui la majorité des immigrants n’adhèrent pas aux valeurs québécoises.

Pour ce qui est de l’attachement au Québec, le PLQ croit que ceux qui s’identifient au Québec et qui souhaitent y vivre sont québécois, tandis que – on vient de le dire – la CAQ considère que certains sont plus québécois que d’autres.

Le PLQ est le seul parti politique capable de rassembler les Québécois de tous les horizons, qu’ils soient francophones, anglophones ou allophones, de Montréal, de Québec ou des régions.

Les libéraux sont les seuls qui peuvent rassembler les Québécois autour d’un projet commun fondé sur la liberté, une vision inclusive de la société et qui met à contribution tous les leviers économiques que procure la fédération canadienne.

1. Lisez le texte d’André Pratte : « Le PLQ a sauvé les meubles. Mais quels meubles ? » Qu'en pensez-vous? Exprimez votre opinion