Chaque nouvelle année se présente avec un mélange d’espoirs et d’inquiétudes. Rappelons-nous que rien n’est joué d’avance : le monde sera ce que nous en ferons. Il est possible de se rassembler, de mieux vivre aujourd’hui et de protéger l’avenir. 

L’une des clés pour y arriver serait plus de science et une démocratisation des connaissances pour asseoir les décisions politiques et favoriser la compréhension des enjeux par la population. Pour cela, un plus grand nombre de scientifiques, savantes et savants devraient s’avancer dans l’espace public. 

C’est un de nos souhaits pour 2023 : davantage d’intellectuels dans la cité. 

Dans les dernières années, l’enchaînement pandémie, catastrophes naturelles, conflits armés et crise du coût de la vie a été déstabilisant et a miné le moral des citoyens et des citoyennes. Ces événements ont notamment contribué à polariser le débat public et à faire émerger des courants antidémocratiques favorisant la désinformation. Ils nous ont aussi mis devant l’évidence du village global jusque dans notre quotidien. Le prix des aliments, l’engorgement des urgences, la disponibilité de matériaux, même le ton de nos débats sont influencés par des causes extérieures qui nous échappent et sur lesquelles nous semblons n’avoir aucun contrôle. Nous sommes confrontés à des problèmes qui sont complexes et globaux. Ils font appel à différentes connaissances (multidisciplinarité) et différents gouvernements (multilatéralité). 

La COP 15, un exemple de leadership moderne 

Ces circonstances sont exigeantes, mais les progrès sont possibles. L’exemple récent de la COP 15 de Montréal sur la biodiversité, tenue sous une coprésidence Canada-Chine, est inspirant. La commande était de taille : des coprésidents issus de pays en froid diplomatique, un sujet immense et vital, une mer de 20 000 délégués de près de 200 pays, des positions semblant au départ irréconciliables. Or, l’accord Kunming-Montréal qui en a découlé a certes été salué comme une avancée majeure avec une cible de protection de 30 % des terres et des océans et un engagement financier des pays du Nord envers ceux du Sud. 

Ces progrès ont pu être accomplis parce que les coprésidents ont fait abstraction des différends immédiats pour se concentrer sur le long terme, parce que les délégués ont discuté sur la base de faits et de données scientifiques, parce que la volonté d’en arriver à une entente a amené les participant.es à s’écouter et se comprendre pour atteindre le compromis. 

La COP 15 est un exemple de ce leadership moderne que promeut depuis 20 ans la Fondation Pierre Elliott Trudeau. 

Avec nos bourses doctorales dans quatre thèmes (droits humains, citoyenneté responsable, le Canada et le monde, population et environnement) accordées à des candidats et candidates exceptionnel.les de chez nous et de l’étranger, nous cherchons à faire émerger les leaders de demain. Nous sommes guidés par cette notion de l’intellectuel dans la cité : développer et démocratiser les connaissances, tisser des liens avec les populations de divers horizons ; comprendre la réalité de l’autre pour trouver le chemin commun vers l’action. 

Aujourd’hui, le leadership engagé doit susciter la confiance, s’appuyer sur la connaissance et rechercher l’engagement volontaire. En ce sens, on ne peut détacher l’accord historique de la COP 15 du lieu où il a été conclu. Le Canada est un pivot incontournable, une porte sur le monde qui permet la véritable rencontre entre les peuples en canalisant leurs aspirations communes et en propulsant leurs savoirs réciproques. Par nos valeurs et notre art de vivre, nous sommes vus et perçus comme un espace de dialogue et de respect. Construisons sur cette base afin de créer et nourrir des espaces de courage qui invitent une citoyenneté responsable. Rappelons-nous que rien n’est joué d’avance : le monde sera ce que nous en ferons. 

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