C’est une goutte dans l’océan, vraiment si peu de choses à côté de la COVID-19, de la guerre en Ukraine et de la mise à mal du quatrième pouvoir par nos voisins du sud et Elon Musk (et bien moins impressionnant que la célébration du gardien de l’Argentine à la suite de leur victoire à la Coupe du monde de football), mais j’aimerais vous donner des nouvelles de Titi.

Titi est une chatte grise aux yeux verts qui nous a quittés après 16 ans de vie sans histoire. Un chat normal dans une famille normale. Ma conjointe et moi l’avons enterrée l’été dernier au chalet et nous avons planté sur sa tombe des bouquets de lavande. Parfois, notre fils de trois ans et demi nous dit qu’il s’ennuie de Titi et nous aussi, on s’ennuie d’elle.

On a donc décidé d’adopter un nouveau chat. Ma blonde et moi avons eu des chats toute notre vie. On les aime, on en prend soin, on ne les fait pas dégriffer. On aime à penser qu’on est des gens normaux qui entretiennent des relations saines avec les animaux.

L’ennui, c’est que les gens qui vendent des chats sont un peu intenses.

Lointaine est l’époque où je me suis procuré un chat pour 15 $ sur l’avenue du Mont-Royal ! La plupart des refuges pour animaux exigent maintenant formulaires et lettre de présentation. S’ensuit un rendez-vous téléphonique pour nous préparer à une visite en personne où on nous dit de ne pas nous attendre à partir avec l’un des chats. Non. Il faudra, si nous sommes sélectionnés, signer un « contrat de famille d’accueil » et quelqu’un nous contractera après deux ou trois semaines pour voir si tout se passe bien avec le chat.

C’est, disons-le poliment, un processus de vérification assez serré. Le prix ? Bah, pas grand-chose… 300 $ ou 400 $ tout inclus (vaccins, stérilisation, micropuce, etc.). Il paraît que ça revient plus cher si on fait tout faire chez le vétérinaire et semble-t-il que c’est vrai.

On se prête au jeu quand même. Ma blonde fait des appels et par souci d’honnêteté, elle avoue que, oui, on laisse sortir nos chats dehors pour de petites balades. On pense que ça les rend plus heureux, les chats, que de juste passer une vie entre quatre murs. Et c’est là qu’on se fait dire que ça ne va pas marcher. Les refuges n’aiment pas quand on laisse sortir « leurs » chats dehors.

L’une des conséquences de ce processus de sélection, dont la rigueur ferait rougir d’envie un Pierre Poilievre égaré sur le chemin Roxham, c’est que ces refuges débordent souvent de chats en attente d’adoption, à tel point que leurs propriétaires multiplient les campagnes de sociofinancement afin de rester à flot.

Bien sûr, avoir un chat, ce n’est pas un droit, c’est un privilège. Les refuges peuvent vendre à qui ils veulent, après tout.

Mais là où moi je deviens irrité, c’est lorsqu’on se fait dire qu’ils veulent rencontrer mon garçon de 3 ans et demi pour voir comment il se comportera avec l’animal.

Là, il me vient en tête de gros mots, certains en latin. Qu’est-ce que ces fins psychologues du monde animalier espèrent donc découvrir en interrogeant mon garçon de trois ans ? Il a appris cette semaine qu’il vaut mieux ne pas manger la neige jaune et que les bombes de bain rouges sentent la fraise.

Comme je vous disais, c’est vraiment insignifiant comme situation, une goutte d’eau dans l’océan, si peu de choses.

Mais ce soir, je m’ennuie d’avoir un chat et les gens ne me rassurent pas.

Qu'en pensez-vous? Exprimez votre opinion