En réponse au texte de la PDG de VIA Rail, Cynthia Garneau, « Réimaginer la façon de vivre et de voyager », publié le 13 août, et de celui de Jean-François Léonard, « Le TGV ne répond pas aux besoins du Canada et des Canadiens », publié le 16 août

Il me semble important de souligner que ces deux défenseurs du train à grande fréquence (TGF) font totalement abstraction de l’importance décisive d’un transfert massif vers le train parmi les quelque 3,5 millions de passagers aériens empruntant annuellement le corridor Montréal-Toronto (dont 80 % proviennent du Grand Toronto et du Grand Montréal). C’est pourtant la solution sine qua non pour réduire significativement l’empreinte carbone des transports au Canada. Il est illusoire de croire que le gouvernement canadien pourrait un jour interdire les vols entre ces deux villes pour favoriser le train, comme le suggère M. Léonard. Quant à Mme Garneau, elle ne parle que de « réduire les déplacements interurbains en voiture… » avec le TGF.

Michel Archambault a bien raison1, seule l’économie de temps du train à grande vitesse (TGV) peut motiver la majorité de ces voyageurs à « sauter dans le train », tout comme une bonne partie des 60 millions d’automobilistes par année empruntant le corridor Québec-Windsor.

La question n’est pas de savoir lequel des deux types de trains est le plus « vert » sur le plan de sa consommation d’électricité ou de diesel, mais bien lequel peut retirer un maximum de véhicules routiers et de passagers aériens du corridor le plus polluant au Canada ? La réponse me semble évidente : time is money, comme disent nos compatriotes anglophones !

Ayant eu de nombreuses fois l’occasion d’expérimenter l’efficacité des TGV en Europe comme au Japon, j’y vois moi aussi le seul moyen de rallier rapidement au train une affluence suffisante pour avoir un impact décisif sur l’environnement et la rentabilité du projet. Les études de la Société nationale des chemins de fer français ont déjà largement démontré que la durée de centre-ville à centre-ville est l’argument stratégique le plus important pour substituer le train à l’avion et à l’auto, ses TGV sont maintenant dominants sur les tronçons Paris-Bruxelles et Paris-Lyon. C’est pourquoi le TGV devrait définitivement être la priorité écologique et économique du gouvernement du Canada, qui semble plutôt se faire conseiller par le lobby de l’industrie aérienne et de VIA Rail…

1 Lisez le texte de Michel Archambault « Seul le TGV va contribuer à réduire notre empreinte écologique » Lisez le texte de Cynthia Garneau « Réimaginer la façon de vivre et de voyager » Lisez le texte de Jean-François Léonard « Le TGV ne répond pas aux besoins du Canada et des Canadiens » Qu'en pensez-vous? Exprimez votre opinion