En réponse au texte de Michel Archambault, « Seul le TGV va contribuer à réduire notre empreinte écologique », publié le 11 août.

Michel Archambault réitère à son député fédéral et premier ministre du Canada, Justin Trudeau, son plaidoyer pour construire un train à grande vitesse (TGV) et annuler le projet de train à grande fréquence (TGF) qu’il qualifie de train à grandes faiblesses (sic). Son raisonnement repose sur le postulat que le TGV est un type de transport plus « vert » sur le corridor Québec-Windsor, qu’il est un type de transport du XXIsiècle et qu’il est le seul type de train qui va contribuer à réduire notre empreinte écologique.

Lisez « Seul le TGV va contribuer à réduire notre empreinte écologique »

Mettons les choses au clair :

– le TGV n’est pas un type de transport plus « vert » que le TGF ni un type de transport du XXIe siècle. Le TGV est un type de transport du siècle dernier qui fonctionne, tout comme le TGF, à l’électricité ;

– tant d’un point de vue environnemental que d’un point de vue technique, le XXIe siècle va plutôt carburer à l’hydrogène. Déjà, la Société nationale des chemins de fer français (SNCF) va équiper d’ici deux ans quatre régions françaises de trains express régionaux (TER) fonctionnant en bi-mode (électricité/hydrogène), ce qui constitue une étape importante vers le verdissement du ferroviaire et la neutralité carbone ;

– dans le même sens, ce qui va contribuer à réduire l’empreinte écologique des trains, c’est essentiellement l’abandon du diésel comme carburant propulseur.

Par ailleurs, M. Archambault implore le premier ministre Trudeau de ne pas gaspiller 12 milliards sur un TGF mis de l’avant par son gouvernement qui, sur le plan technologique, ne répond pas aux besoins pour de longues distances.

En fait, il associe « besoin pour de longues distances » à vitesse de déplacement. On peut donc se poser la question du besoin de se déplacer à vitesse grand V avec un TGV par rapport au besoin d’avoir des modes de transport collectif adaptés aux besoins des différentes régions du Canada. Car l’automobile est incontournable dès qu’on dépasse un tant soit peu les banlieues suburbaines.

Qui peut aller de Peterborough à Toronto en train ? Ou d’Alma à Québec ? L’idée d’enlever des clientèles « avion » pour les détourner vers le train grâce au TGV est un faux débat.

En cette ère post-pandémie et pré-quatrième vague climatique, il est inévitable que les transports collectifs se développent sous différents modes avec pour objectif de diminuer considérablement nos émissions de gaz à effet de serre (GES), et donc de diminuer l’utilisation de l’auto solo et l’utilisation de l’avion pour les parcours de courte distance. D’ailleurs, le projet de loi française « Climat et résilience » interdit certains vols intérieurs lorsqu’un trajet en train permet d’effectuer le même trajet en moins de deux heures trente. Un TGF pourrait parfaitement atteindre cet objectif, et si c’est Toronto qui pose problème, le législateur pourrait parfaitement étendre ce périmètre horaire à quatre heures.

Dans ce contexte, le TGF pourrait devenir un « train de grandes forces » comme point de départ, carrefour et pivot d’un déploiement de trains express régionaux, avec des rails dédiés permettant une offre de service fréquente et de qualité à de nombreuses clientèles toutes heureuses de savoir que leur train sera à l’heure, tant au départ qu’à l’arrivée.

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