Pas assez de progrès
Je me questionne sur la lente évolution des véhicules électriques. Il y a plus d’une décennie que Tesla a produit un véhicule avec 500 km d’autonomie. Dix ans plus tard, les modèles qui dépassent cette autonomie sont rares. Les constructeurs bloquent volontairement le développement des véhicules. Pour ma part, j’attends une autonomie de 800 km avant d’être acheteur. En ce qui concerne le prix des voitures, les constructeurs abusent de la situation, mais l’équilibre va revenir éventuellement.
Yvan B.
Il est faux de croire que les constructeurs bloquent le développement des véhicules électriques. L’industrie automobile travaille dans le domaine des batteries solides ou de la chimie lithium-soufre ou encore lithium-fer-phosphate. Une autonomie de 800 km est envisageable, mais imaginez un peu la taille et le poids de cette batterie, sans oublier ce que coûtera sa production.
Le moment pour faire le saut
PHOTO FOURNIE PAR MITSUBISHI
Mitsubishi Outlander PHEV
J’ai eu un accident la semaine dernière, mais je n’ai pas été blessé. Par contre, mon Mitsubishi Outlander 2018 est une perte totale. Heureusement, j’avais souscrit la FPQ5, donc je pourrai avoir un nouveau véhicule. Nous hésitons entre reprendre un Mitsubishi Outlander PHEV ou une Tesla complètement électrique. Peut-être pourriez-vous nous suggérer une autre solution ?
Steeve C.
Heureux de lire que vous vous en êtes sorti sans égratignures. Deux choix très opposés. Une berline électrique et un VUS hybride rechargeable. Reprenons du début. L’Outlander PHEV d’aujourd’hui offre une autonomie électrique nettement supérieure à celle du modèle que vous possédiez. Il est, en plus, beaucoup plus attrayant (qualité de finition, confort, habitabilité). La Tesla Model 3, pour sa part, fait l’objet d’une mise à niveau cette année. Elle est tout aussi performante, mais sa qualité est plus soignée. C’est un très bon choix, mais êtes-vous prêt à sacrifier la polyvalence d’un VUS pour celle d’une berline ? Non ? Alors peut-être devriez-vous jeter un œil au Model Y de Tesla. Celui-ci est plus fonctionnel. Autre question : avez-vous une borne de recharge à votre résidence ? Dans le cas contraire, il faut l’inclure dans votre processus décisionnel. Comme il en est fait mention dans ce cahier spécial, la motorisation hybride rechargeable permet d’accompagner les automobilistes dans leur transition vers le tout-électrique. Sans doute êtes-vous maintenant prêt à faire le saut après six ans au volant d’un PHEV.
Des kilomètres à parcourir
PHOTO FOURNIE PAR TOYOTA
Toyota Prius 2018
J’ai une Toyota Prius 2019 AWD-e qui a atteint 102 000 km et la location se termine en octobre 2024, avec une valeur résiduelle de 12 500 $ (plus taxes et frais). J’envisage de l’acheter. Selon vous, encore combien de kilomètres puis-je parcourir à son volant sans arriver aux grandes dépenses ? Je prendrai ma retraite dans un ou deux ans.
Daniel R.
La Prius est une auto réputée fiable et représente ici un achat sensé. Pour peu que vous l’entreteniez correctement, vous pourrez aisément franchir le cap des 200 000 km. Considérant que vous parcourez en moyenne 20 000 km par année (sans doute moins au moment de votre retraite), vous avez sans doute encore cinq bonnes années devant vous.
Une facture salée
PHOTO FOURNIE PAR NISSAN
Nissan Leaf 2019
Je suis bien content que vous ayez pris le temps de réfléchir à la question des réparations des véhicules électriques. Je suis propriétaire de deux Nissan Leaf (2018 et 2019). Nous roulons beaucoup à la ferme et les deux voitures ont plus de 180 000 km au compteur. L’été dernier, mes deux voitures électriques nécessitaient de nouvelles batteries. Coût des changements : 27 000 $ plus les taxes pour les deux voitures, et cela, après un rabais (entre 15 % et 25 %) de la part de Nissan. Ils me disent que les batteries ont été endommagées par notre usage excessif des bornes à charge rapide. Il y a deux semaines de cela, le module de gestion électronique de ma Leaf 2019 m’a lâché. Coût de la réparation : 6000 $ taxes incluses et Nissan va me donner 25 % de rabais sur cette facture. Autant vous dire que toutes mes économies d’essence sont allées vers la réparation de ces véhicules. […] Bonne chance à l’industrie si elle pense pouvoir offrir seulement de l’électrique en 2035 et bonne chance aux prochains gouvernements s’ils pensent qu’ils vont pouvoir convaincre la classe moyenne de plonger dans cette vision du tout-électrique. Deux factures plus tard, je commence à en douter sérieusement.
Nasser B.
Les histoires d’horreur ne se limitent pas aux véhicules électriques, vous savez. Il est vrai cependant que cette technologie n’a pas encore atteint sa pleine maturité (l’atteindra-t-elle un jour ?) ni n’est entièrement maîtrisée par l’ensemble des constructeurs. Les utilisateurs de véhicules électriques ont également beaucoup à apprendre de leur fonctionnement, de leur utilisation, mais aussi de leurs coûts d’usage. Le recours « excessif » aux bornes de recharge rapide en est un exemple. La Leaf, l’une des pionnières de la transition énergétique, n’est pas le véhicule électrique le plus avant-gardiste et le plus abouti qui soit. Ni le plus fiable. Mais au même titre qu’un véhicule à moteur thermique (essence ou diesel), il nécessite certaines précautions, comme vous avez été à même de le constater.
Pour répondre au second volet de votre question, l’automobile est en voie de (re)devenir un produit de luxe. Il revient à l’industrie automobile d’inverser cette tendance. Pour ce faire, elle se doit de proposer des véhicules plus économiques. Le consommateur a aussi un bout de chemin à faire et doit réviser ses réels besoins en matière de transport individuel.