Des véhicules électriques financièrement plus accessibles. Voilà ce que promet la Chine à l’ensemble de la planète. L’Europe a accepté, les États-Unis résistent, mais le Canada ne ferme pas la porte. Le gouvernement fédéral estime que ces propositions chinoises lui permettraient d’atteindre la cible qu’il s’est fixée (ventes de véhicules neufs zéro émission dès 2035).

La question n’est pas de savoir si des marques chinoises commercialiseront des véhicules au Canada, mais quand. Depuis quelques années déjà, des taxis de BYD (Build Your Dreams) sillonnent les rues du Grand Montréal. Difficile d’imaginer un test aussi exhaustif pour évaluer la performance (dans un sens très large) d’un produit. Il s’agit surtout d’une aubaine pour son constructeur. Celui-ci est à même de recueillir une mine d’informations (efficacité énergétique par temps froid, rigidité des composants sur des routes cahoteuses, attentes des consommateurs, etc.). Un avantage considérable par rapport aux autres jeunes pousses dont les véhicules n’ont pas été éprouvés sous nos latitudes.

BYD prend de l’expansion

Comme quelques autres marques chinoises, BYD tisse sa toile. D’ailleurs, celle-ci a déjà indiqué son intention d’ériger des installations au Mexique dans l’espoir, cette fois, de prendre d’assaut le marché nord-américain. Le pari n’est pas gagné. De nombreux spécialistes estiment que la marque chinoise aura du mal à s’afficher à des prix aussi concurrentiels en raison de barrières douanières ou de certaines dispositions de l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM). D’autres constructeurs, parmi la cinquantaine que compte actuellement la Chine, ont des plans similaires d’exportation. Un désir de conquête qui trouve une partie de son explication dans la guerre de prix qui sévit actuellement en Chine, mais également le repli passager (?) de ses ventes.

Peu importe le chemin qu’ils emprunteront pour charmer de nouveaux territoires, « les Chinois chercheront principalement à occuper le marché d’entrée de gamme », pense le responsable d’une firme américaine.

« Nous ne pourrons que nous en prendre à nous-mêmes puisque ce segment est depuis longtemps snobé par nous, les constructeurs traditionnels. » Honda envisage de créer une auto électrique bon marché avec Nissan depuis que General Motors s’est retiré du projet. On raconte que Tesla aurait jeté l’éponge sur le Model 2 (un modèle peu coûteux), mais Elon Musk a démenti cette information rapportée par l’agence de presse Reuters.

À l’heure actuelle, les produits BYD – cela vaut aussi pour les autres marques chinoises – se vendent en moyenne 25 % moins cher que ceux de leurs concurrents immédiats sur le marché européen. Une aubaine pour les consommateurs du Vieux Continent qui, l’année dernière, en ont acheté 130 000 unités, selon une étude publiée par la firme d’analyse PwC.