La technologie hybride, laquelle associe les mécaniques thermique et électrique, n’avait pas pour vocation de durer. Ce ne devait être qu’une offre transitoire qui s’effacerait au profit du tout-électrique. Bien que la part de marché du véhicule à batterie progresse, son rythme de croissance n’est, jusqu’ici, pas celui auquel l’industrie s’attendait.

D’aucuns diront que cela n’a rien d’étonnant. Le prix auquel s’affichent les véhicules électriques dissuade – aides gouvernementales ou pas – bien des consommateurs de se les procurer. Les acheteurs qui ont les poches plus creuses attendent de savoir si certains progrès annoncés (batteries sèches, autonomie, ravitaillement rapide, etc.) se matérialiseront avant de faire le saut.

Un coup de pouce de l’EPA

L’état de l’économie mondiale, la disparition graduelle des aides publiques, sans oublier les incertitudes liées aux prochaines élections au sud de notre frontière, brisent pour le moment l’élan du véhicule électrique. À ces turbulences passagères, il faut en ajouter une autre : la récente décision de l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA). Celle-ci inclut désormais les hybrides rechargeables dans sa politique énergétique. Un coup de pouce à l’industrie automobile qui gagne non seulement (encore) du temps, mais retrouve aussi un peu de flexibilité sur le front des technologies. Et une menace à l’objectif fixé d’éliminer les moteurs à combustion d’ici 2035, soupirent les environnementalistes.

Naturellement, Toyota, architecte de cette motorisation bicéphale, s’en félicite. Au risque de se faire montrer du doigt, le constructeur japonais martèle depuis un bon moment que la technologie hybride est le meilleur moyen de diminuer rapidement les émissions de gaz à effet de serre. Dans le cadre d’une présentation à laquelle a assisté La Presse, le numéro 1 mondial a rappelé qu’avec la même quantité de lithium, on réalise 1 véhicule électrique, ou bien 90 véhicules hybrides. Ces derniers auront un impact plus percutant à très court terme.