La réussite de Tesla fait des envieux. Parties de rien, Rivian, Lucid, Fisker et combien d’autres intègrent le défilé électrique dans l’espoir de triompher elles aussi face aux marques établies de longue date.

Ces sociétés automobiles, sorties souvent de nulle part, ont beaucoup d’ambition. Elles se disent prêtes à défier, voire à renverser, les traditions. Elles n’ont pas toujours les moyens de leurs ambitions. Plusieurs sont fragiles financièrement, ce qui pose un risque certain pour les consommateurs (pièces détachées, réparations, entretien, mise à jour des logiciels, etc.).

Des difficultés

Au cours des dernières années, plusieurs de ces marques ont fait la manchette avec des produits qui n’ont jamais posé leurs roues dans la rue. Parmi celles qui ont passé ce cap, beaucoup jonglent avec une trésorerie chétive et des actionnaires de plus en plus frileux à investir. Une bonne idée sans doute de consulter, entre autres, les indices boursiers avant d’arrêter son choix. Ces données ne disent pas tout.

Ainsi, une firme comme Lucid, détenue par PIF, le fonds souverain d’Arabie saoudite, a été recapitalisée l’année dernière et assure qu’elle a les liquidités requises pour tenir bon jusqu’en 2025... Rivian garde également le cap, même si son action en Bourse a fondu de 118 $ en moins de trois ans. La jeune pousse américaine croit être en mesure d’écouler 57 000 unités de sa camionnette électrique R1T et de son VUS à batterie, le R1S, d’ici le 31 décembre prochain. Quant à la société Fisker, dont l’Ocean est l’un des modèles phares du Salon du véhicule électrique de Montréal, elle lutte actuellement pour sa survie. À Wall Street, on estime qu’aucune de ces marques nées au XXIe siècle n’est profitable.

Prudence, alors

La prudence la plus élémentaire consiste à attendre que le dossier de fiabilité s’étoffe un peu. Une méfiance qui se dissipe très rapidement chez de nombreux nouveaux consommateurs de véhicules électriques.

Les prétextes pour fermer les yeux sont multiples. Parmi ceux-ci, on trouve la fiabilité présumée plus grande des véhicules électriques et l’urgence d’agir pour bénéficier des aides gouvernementales. Dès lors, pas étonnant de constater que de nombreux acheteurs sautent sur la première occasion venue, sans même parfois évaluer leurs besoins. De quoi faire mentir ceux qui prétendent que les consommateurs sont plus avertis qu’autrefois.