L’hiver, sur les routes publiques, les dérapages reflètent bien souvent une piètre technique de conduite. Ça vous choque peut-être, mais c’est pourtant vrai. Les plus malins rétorqueront que les dérapages ne sont à peu près plus possibles de nos jours en raison des nombreuses béquilles électroniques qui équipent nos véhicules. Ils n’ont pas tout à fait tort, mais ce raisonnement ne tient pas toujours la route sur une chaussée glacée ou enneigée. Si les pneus perdent le contact (rappelez-vous que leur surface individuelle équivaut à la paume d’une main), ces anges gardiens ne vous seront d’aucun secours. D’où l’importance de ne pas lésiner sur la qualité des pneumatiques.

L’ennui avec ces dispositifs de sécurité, c’est qu’ils procurent à de nombreux automobilistes un faux sentiment d’invulnérabilité. Plusieurs automobilistes sont généralement trop confiants, au point d’en oublier l’immuabilité des lois de la physique et les autres véhicules qui les entourent. Pourtant, les experts s’accordent tous à dire que la présence de ces aides ne justifie en aucun cas un relâchement de la vigilance au volant. Il s’en trouve plus d’un pour croire qu’avec une traction intégrale, on peut négocier une courbe enneigée à une vitesse supérieure ou encore se permettre de freiner plus tard en raison du système antiblocage (ABS).

On ne peut pas vraiment préjuger de son attitude, de ses réflexes et de son savoir-faire tant que l’on n’a pas vécu un dérapage, une perte de maîtrise.

La preuve, lorsque leur véhicule part en travers, certains automobilistes freinent. D’autres accélèrent. Alors qu’il faut concentrer ses efforts sur le volant et tenter de corriger la trajectoire. On a peu de temps pour réagir avant que le véhicule ne forme une équerre avec la route. Après il est trop tard. Le véhicule fait ce qu’il veut.

Sur la neige, il faut se rappeler à chaque instant que les roues qui supportent le véhicule sont en mouvement sur une surface trop souple. À la moindre discordance pneumatique-sol, on perd son adhésion et on part en travers. C’est une loi de la physique.

L’adhérence sur la neige doit être un rapport de confiance entre le véhicule et l’automobiliste. On ne doit rien brusquer.

On se doit d’interagir avec délicatesse avec le volant et les pédales. S’il fallait toutefois récupérer le train avant ou arrière en perdition, les mouvements des bras doivent être amples et précis, mais pas brusques, sous peine de provoquer d’autres dérives. Aux commandes, il faut être détendu et anticiper. Puisque l’on ne peut pas agir brusquement, toute situation d’urgence doit être évitée. Les distances de sécurité doivent être augmentées.

Une conduite hivernale passe aussi par une bonne visibilité. Ainsi, il est indispensable de dégager sa voiture de la neige ou du givre. Cette tâche terminée, il faut veiller à bien désembuer l’habitacle. Enfin, il faut retoucher sa position de conduite (vous devez maintenant composer avec un gros manteau et des bottes). On ne se vautre pas dans son siège. Les épaules doivent coller au dossier et les bras, quasi tendus, doivent pouvoir toucher le haut de la jante du volant.