Notre collaborateur répond aux questions des lecteurs.

L’improbable scénario

Je suis un amateur de longue date du Honda CR-V. Il faut dire qu’avec mes 6 pi 3 po et ma stature de videur de boîte de nuit, c’est un des rares modèles à me loger confortablement. Cela dit, allons-nous voir un jour un V6 dans ce modèle ? Et si ce n’est pas le cas, pourquoi ?

Marc L.

Avec la transition électrique qui s’accélère et les exigences de plusieurs gouvernements, il apparaît fortement improbable de voir se glisser un moteur V6 sous le capot du CR-V. Depuis sa création en 1995, cet utilitaire n’a eu droit qu’à des motorisations à quatre cylindres. Comme vous le savez sans doute, les Passport et Pilot sont à l’heure actuelle les deux seuls utilitaires de Honda équipés d’un moteur V6.

Limite de vitesse

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

Dans le contexte où la vitesse (avec l’alcool) est la principale cause de mortalité sur les routes, et qu’au Québec, aucune route n’a une limite de vitesse supérieure à 100 km/h (parfois un peu plus aux États-Unis), pourquoi les constructeurs automobiles ont le droit de faire des autos qui peuvent potentiellement rouler à plus de 200 km/h ?

P. G.

Un peu plus aux États-Unis et ailleurs au Canada, aussi. Dans la région d’Ottawa, par exemple, la limite est fixée à 110 km/h sur certaines routes. Cela dit, la marque Volvo, pour ne nommer qu’elle, a volontairement abaissé la vitesse maximale de ses produits à 180 km/h depuis 2021. Mais 180 km/h, c’est déjà beaucoup trop, direz-vous. Peut-être bien. Peu importe la vitesse maximale d’un véhicule, le problème demeurera entier. Ce n’est pas le véhicule qui est en cause, mais le comportement de certains automobilistes. Aussi, il faut savoir que la vitesse reste un argument de vente auprès d’une minorité d’automobilistes, souvent propriétaires de véhicules dont le freinage et la tenue de route sont au diapason de leurs performances. Ils aiment surtout posséder un « bel objet ». Ils ne roulent pas forcément le pied au plancher et plébiscitent les cours de pilotage sur circuit que leur proposent les marques. Il faut savoir aussi qu’en Allemagne et au Royaume-Uni, où la discipline routière n’est pas un vain mot, les voitures sportives ou puissantes sont proportionnellement bien plus nombreuses que chez nous.

Que faut-il en penser ?

PHOTO FOURNIE PAR TOYOTA CANADA

Le Toyota C-HR

Que pensez-vous du Toyota C-HR ? Quelles sont ses qualités et ses faiblesses ? J’ai la possibilité de m’en procurer un (2020) avec 32 000 km au compteur.

Eliette T.

Le C-HR est l’un des utilitaires les plus expressifs de sa catégorie, mais aussi le moins fonctionnel. La visibilité est perfectible, les places arrière et le coffre sont étriqués et il était aussi le plus coûteux à acquérir. Toyota faisait payer cher sa réputation. Le C-HR n’a rien d’une fusée, mais parvient toutefois à rivaliser avantageusement sur le plan de la consommation avec les autres véhicules comparables. Son comportement routier est moyen, et outre des performances léthargiques, retenons le niveau sonore élevé. La fiabilité est bonne, mais comme vous le savez, le C-HR ne se trouve plus au catalogue de Toyota et cela pourrait poser problème à moyen ou à long terme (disponibilité et coût de certaines pièces de rechange).

Le grand saut ?

PHOTO FOURNIE PAR HYUNDAI

L’Ioniq 6 de Hyundai

Nous possédons actuellement une Mercedes A-220 acquise en 2019 qui affiche 55 000 kilomètres au compteur. Nous sommes très satisfaits de notre véhicule, mais compte tenu du prix de l’essence, de la fin prochaine de la garantie (en octobre) et de nos préoccupations environnementales, nous aimerions acheter un véhicule électrique. Bien que la valeur de revente de notre véhicule actuel soit très intéressante (environ 30 000 $), nous devrions débourser jusqu’à 20 000 $ pour obtenir à peu près l’équivalent du confort de notre Mercedes. Plus nous attendrons pour changer de véhicule, plus la valeur de revente diminuera et sans doute que le prix d’un véhicule neuf augmentera. Nous nous demandons donc si, sur le plan purement économique, il vaut mieux conserver notre véhicule actuel le plus longtemps possible (avec les risques des coûts d’entretien) ? Ou devrions-nous opter à très court terme pour un véhicule électrique ? J’ai essayé les trois modèles électriques de Hyundai et j’ai été fort impressionné par l’Ioniq 6 : son prix est cependant à la limite de notre budget. Quel serait alors le modèle, chez Hyundai ou une autre marque, que vous pourriez nous conseiller, sachant que notre budget serait de 20 000 $ ? Reprise de notre véhicule et subventions incluses, évidemment.

Jean-Marie D.

L’Ioniq 6 est assurément l’un de nos coups de cœur de l’année. Une berline aux formes atypiques (et aérodynamiques) offerte à un prix intéressant. Sans doute votre meilleur choix, bien que ce modèle se trouve à la limite de votre budget. Cela vaut le coût. Toutefois, un bon geste pour l’environnement est aussi de conserver votre véhicule actuel et de veiller à l’entretenir correctement. Dans votre situation actuelle, cela a plein de bon sens, mais deux éléments amènent à réfléchir. La fiabilité présumée de ce véhicule est, de l’avis de plusieurs publications spécialisées dans le domaine, inférieure à la moyenne de sa catégorie. Et le coût des pièces est élevé. Enfin, la Classe A tire sa révérence du marché canadien et, à moyen et à long terme, cela pourrait avoir un impact négatif sur la disponibilité de certains composants et sur les prix.