Le patient instable (Fred-Éric Salvail) qui se barricade dans le bureau du psychiatre Philippe (Patrick Labbé) avec une ceinture de TNT sous sa veste, détonateur en main, c’était du matériel explosif de finale de mi-saison, ça.

Pourtant, cet épisode déflagrant de STAT a été relayé jeudi dernier, au retour de la pause des Fêtes. Avant Noël, le téléroman médical de Radio-Canada avait plutôt abandonné ses fans sur l’enlèvement de l’adolescent Siméon (Benjamin Gratton), le fils autiste de la chirurgienne Isabelle Granger (Geneviève Schmidt).

Lequel de ces deux punchs frappait le plus fort ? La bombe, bien sûr. Avis aux retardataires, l’alerte au divulgâcheur retentit ici tel un code blanc à l’interphone de l’hôpital.

Donc, la dynamite a éclaté mardi soir à l’entrée de Saint-Vincent, tuant Dominic Lord, cet homme bipolaire qui n’avalait plus sa médication. Philippe, alias Big Phil, a été épargné, mais on se doute qu’un choc post-traumatique tourmentera le psy dans les prochains épisodes.

Cet électrochoc a insufflé à STAT une frénésie qui ne l’empêche pas de visiter des zones intimes et douloureuses. La mort de la patiente anorexique Camille (Laurence-Anaïs Belleville) a débouché sur une scène déchirante où le cri de désespoir de sa maman (Sonia Vigneault) a été glaçant.

L’auteure de STAT, Marie-Andrée Labbé, possède ce don de ramener des personnages oubliés pour un deuxième tour de piste encore plus fracassant. C’est arrivé avec Mélodie Beaulieu (Émilie Lajoie), la patiente qui a refusé que l’oncologue Pascal St-Cyr (Normand D’Amour) soigne sa tumeur au cerveau.

La jeune femme est alors tombée sous la coupe du pseudo DLabrie (François Grisé), un charlatan qui a failli la tuer dans un effrayant rituel de sudation, avec boîte de carton sur la tête et chaufferette adjacente, nous propulsant dans une intrigue sectaire complètement différente.

Encore une fois, la scénariste a ressuscité un personnage secondaire, l’ex-informateur de la police Félix Lemoine (Émile Schneider), qui a libéré Mélodie de son tombeau infernal et sacré une volée au gourou.

L’histoire du faux docteur ne s’arrête pas là. La famille d’une autre de ses victimes, qui a assisté au séminaire funéraire, se déchirera à son chevet : pourquoi le frère (Luc Gauthier) insiste-t-il autant pour débrancher rapidement sa sœur dans le coma ? C’est hyper louche.

L’affaire Marylyn Boily (Rose-Anne Déry) a aussi bien essaimé. L’application du protocole de Milwaukee a, semble-t-il, sauvé Marylyn de la rage et fait de l’urgentologue Emmanuelle St-Cyr (Suzanne Clément) une star chez les complotistes. Ce revirement, porté par le militant antivax (Yan Rompré), a été génial et surprenant.

L’épisode de mercredi montrera davantage la survivante (ou pas ?) Marylyn Boily et rouvrira le dossier « mère porteuse », qui n’a probablement pas été clos de la bonne façon.

Maintenant, la paternité de Siméon. Tous les indices pointent vers Pascal St-Cyr, c’est évident. Il réagit trop fortement à la saga du rapt et de l’intimidation du clan Brodeur. Mais dans quelles circonstances Siméon a-t-il été conçu ? Voilà où ça pique la curiosité. Ça sent le test de paternité.

Avis aux fans de STAT : non, les créateurs n’ont pas oublié le procès de Jonathan Chouinard (Alexis Lemay-Plamondon), les rats morts dans les boîtes de même que le suicide ou le meurtre de François (Daniel Parent). Patience, les réponses débouleront bientôt.

Il paraît également qu’un ancien amant d’Emmanuelle, celui qui a été violent avec elle sur le sofa, réapparaîtra dans l’émission, mais dans un contexte plus professionnel, disons. C’est à suivre.

Du côté d’Indéfendable à TVA, la cadence a ralenti, il me semble. Le délit de fuite de l’étudiante en médecine Catheline (Tracy Marcelin) n’a pas été l’intrigue la plus palpitante du téléroman judiciaire de TVA. Son père, Stanley Magloire (Ralph Prosper), est d’une intensité terrifiante, prêt à mentir à la police et à sacrifier son fils aîné Joey (Jonathan St-Armand) pour protéger la future carrière médicale de sa Catheline chérie.

Au sujet de Joey, les séquences de flirt entre lui et la réceptionniste-criminaliste Tatiana (Tatiana Zinga Botao) n’ont pas bonifié le récit, mettons.

Bonne nouvelle, cependant : nous allons profiter d’une pause de Ti-Bill (Jean Maheux). Ce personnage cabotin a quitté le domicile de son fils Léo (Sébastien Delorme) pour s’installer dans une maison de transition. En espérant que son complice La Pourritte (Jean-René Moisan) prenne du temps de repos aussi, on ne s’en plaindra pas.

Le procès pour meurtre de Pascal Giroux (Xavier Huard), accusé d’avoir poignardé son père 30 fois au visage, a renfermé plusieurs retournements intéressants, dont l’assassinat du délateur Danny Ducharme (Maxime Isabelle), mais s’est conclu sur une note extrêmement bizarre. Pascal et sa mère (Marie Michaud) formaient un couple incestueux, au secours.

C’est dommage, également, que Frédéric Legrand (Martin-David Peters) ait succombé à ses blessures par balle. Cet avocat à l’éthique élastique apportait à Indéfendable un côté visqueux pas du tout désagréable.

Au cabinet Lapointe-Macdonald, peuplé de criminalistes droits et valeureux, MLegrand détonnait avec ses principes corruptibles. Il couchait avec la femme d’un pégreux. Et il avait même volé le pistolet que cachait MLapointe (Michel Laperrière) dans le tiroir de son bureau.

Si MLegrand avait été amené à l’hôpital Saint-Vincent, il aurait été ressuscité STAT. Emmanuelle St-Cyr ne l’aurait jamais perdu.