Chroniquette à volets multiples qui s’amorce avec la révélation du printemps, non pas les nouveaux fauteuils beiges de Bonsoir bonsoir !, mais bien Clodine Desrochers à Sortez-moi d’ici !.

Comme Nathalie Simard qui s’est épanouie dans la forêt tropicale l’an passé, l’animatrice se révèle sous un jour comique, vrai et attachant dans la téléréalité survivaliste de TVA, où elle manipule des tarentules et croque dans des testicules de bœuf sans s’évanouir – et sans vomir.

On aurait pu imaginer Clodine Desrochers, ex-reine des émissions matinales de déco et de bouffe, en princesse précieuse, dégoûtée par la saleté et rebutée par les bibittes. Les épisodes de Sortez-moi d’ici ! nous montrent plutôt une femme drôle, enthousiaste, impliquée et généreuse.

Au diable, beau linge et brushing, vive les frisottis humides. En plus de prédire l’avenir avec son pendule, Clodine Desrochers prête même sa roulotte climatisée à ses camarades campeurs, alors qu’elle aurait bien pu profiter, toute seule, de nuits fraîches, à l’abri des pluies diluviennes.

Clodine Desrochers a même refusé d’engouffrer son petit-déjeuner de bûcheron parce que la production lui avait interdit de partager la nourriture de luxe avec ses collègues. Je veux dire, après des jours et des jours de riz blanc et de bines noires, j’aurais probablement avalé la tasse de café en cachette. Le bacon aussi.

Pour une vedette québécoise, apparaître dans Sortez-moi d’ici ! ou Big Brother Célébrités à Noovo comporte des risques « au niveau de l’enjeu réputationnel », dirait un relationniste payé beaucoup trop cher pour envoyer des courriels toute la journée. Pour Clodine Desrochers, le jeu de la jungle en a valu la chandelle. C’est évident que nous la reverrons bientôt dans nos écrans, elle qui travaille maintenant comme gestionnaire de territoire pour les laboratoires Biron.

Même chose pour Joëlle Paré-Beaulieu et Daniel Savoie de Big Brother Célébrités. Le gagnant de la saison, Danick Martineau, n’a pas eu droit à une vague d’amour aussi forte que celle qui a déferlé sur ce duo dynamique.

Toujours à TVA, la quotidienne Indéfendable et sa rivale STAT de Radio-Canada ont de nouveau été victimes d’un doublon d’acteur, quasiment synchronisé à la perfection.

En début de semaine, le petit criminel Joey Mandeville d’Indéfendable, campé par Joakim Robillard, a été sauvagement tabassé, lui qui agissait comme témoin principal dans le procès du pauvre Fabien Bergé (Alexandre Landry). Le même soir, surprise, Joakim Robillard débarquait à l’hôpital Saint-Vincent de STAT dans la peau de Tommy Fontaine, un schizophrène de 27 ans qui a été brûlé « au bas du corps » par de l’huile à friteuse.

IMAGE TIRÉE DE L’ÉMISSION

Joakim Robillard dans STAT

C’est un hasard, bien sûr. Ni l’équipe d’Indéfendable ni celle de STAT ne souhaitent que des acteurs traversent d’une série à l’autre, pendant la même semaine. Mais à 120 demi-heures par saison de STAT et d’Indéfendable, c’est évident que d’autres recoupements vont se manifester.

En plus des bombes lacrymogènes, des attaques au canif et des coups de mallette au visage, Indéfendable flirte actuellement avec de la commandite très agressive. Que la caméra montre la plaque Albi le géant du VUS d’André Lapointe (Michel Laperrière), à la limite, ça passe. C’est plus organique et plausible. Mais de filmer des gourdes d’eau en métal étiquetées Albi le géant pendant une réunion du cabinet Lapointe, Macdonald et Desjardins, c’est non. En voyant les gourdes publicitaires, j’ai hurlé dans mon salon, comme Romane (Catherine St-Laurent) devant un cadavre ligoté dans un sous-sol de banlieue.

Oui, la télé coûte cher, oui, il faut la financer autrement. Reste qu’il existe des façons plus subtiles d’intégrer un commanditaire dans une intrigue.

En terminant, j’ai secrètement prié la triple déesse – et été exaucé, merci – pour que TVA ne débranche pas Si on s’aimait encore dans la foulée de la vidéo controversée de Guillaume Lemay-Thivierge, qui lui a coûté son poste d’animateur à Chanteurs masqués.

On ne regarde pas cette docuréalité amoureuse pour les observations fines et brillantes de Guillaume Lemay-Thivierge et de sa conjointe Émily Bégin. On regarde pour la thérapeute Louise Sigouin et ses quatre couples au bord de la rupture.

La nouvelle bande-annonce, que j’ai visionnée au moins dix fois, renferme tout ce qu’on adore de Si on s’aimait encore : des activités ludiques (go-kart, tir à l’arc), des malaises en cabinet et des phrases-chocs. Du genre : « j’étais tellement tordue à l’intérieur que j’ai dit à Michel : mange de la marde », « sa meilleure amie, j’ai couché avec elle, malheureusement » et « je lui ai dit, là, je ne suis plus capable, je m’en vais me masturber ». Ça redémarre le lundi 29 avril à 19 h, sur les ondes de TVA, et ça me redonne foi en l’humanité.

Dans ces premières images de Si on s’aimait encore, on aperçoit également Louise Sigouin en larmes devant un participant. C’est la première fois, de mémoire, que ça se produit. Mais je peux me tromper. Je suis un émotif lent, ce n’est pas de ma faute.

Je lévite

Avec The Girls on the Bus sur Crave

Elles sont quatre journalistes dissemblables à suivre la course à l’investiture démocrate pour l’élection présidentielle. Il y a la chroniqueuse expérimentée (Carla Gugino), la tiktokeuse néophyte (Natasha Behnam), l’idéaliste intense (Melissa Benoist), de même que la reporter noire (Christine Elmore) d’une chaîne de télé blanche et conservatrice. Scoops, buffets d’hôtel et scandales au menu de cette comédie romantique, avec des accents politiques, qui évoque The Morning Show, Scoop et Sex and the City, mais sur la route d’une campagne électorale. Et dans un autobus !

Je l’évite

La pub d’Aki Sushi

Oh ! Des sushis, c’est à qui ? Je sais pas. OK, je veux juste savoir : les sushis, c’est Aki ? À Marie peut-être ? Hum, ils sont frais, c’est à qui ? Répondez quelqu’un, seigneur, que le supplice arrête. Réellement, cette pub télé des sushis Aki, offerts uniquement dans les comptoirs de chez Metro, bande de chanceux, est carrément aliénante. Aki, à qui, à quoi, honnêtement, ça donne le goût de tout sauf glisser des futomakis dans son sac d’épicerie.