Lorsque vient le temps de renégocier son prêt hypothécaire, on a souvent tendance à ne penser qu’au taux d’intérêt, quitte à négliger d’autres aspects. Pourtant, il existe plusieurs astuces afin d’atteindre la situation financière la plus optimale possible. Survol en quatre points.

Connaissance du contexte

« Je le répète souvent à mes clients. Oui, le taux, c’est important, mais ça ne devrait pas être le seul facteur auquel les gens devraient s’arrêter », indique Houssein Farhat, spécialiste hypothécaire chez IG Gestion de patrimoine. Les experts s’attendent à ce qu’environ 50 % de la population canadienne doive renouveler son prêt hypothécaire d’ici 2026. L’augmentation prévue pourrait atteindre 30 % si le débiteur hypothécaire ne met aucune stratégie en place, ce qui entraînerait une croissance choc du montant de chaque versement. « On vit dans une période inflationniste. Le coût de l’hypothèque a beaucoup augmenté dans les deux dernières années, note Houssein Farhat. Souvent en ligne, on va voir des taux d’intérêt intéressants en caractères gras, mais c’est important de lire la petite étoile, parce que souvent, c’est rattaché à des conditions très restrictives. »

Aide d’experts

« Dans le temps, les gens prenaient tous le cinq ans fixe. Maintenant, c’est le contraire, on a un marché aux taux élevés, donc les gens prennent les ententes de deux ou trois ans parce qu’ils s’attendent à ce que ça baisse... On ne veut pas s’embarquer cinq ans sur du 5,5 % en ce moment. » Pour se démêler dans ce monde de contrats à durées variables et de pourcentages d’intérêt, l’aide d’un courtier est essentielle. La possibilité d’obtenir des conseils personnalisés est également un atout important. « En tant que courtier, on va se mettre en mode “comment optimiser la situation financière du client”, pour faire en sorte, au bout du compte, que le client va se sortir gagnant de tout ça. »

Relations bancaires

« Certaines institutions financières, si le client a des placements avec elles, vont être portées à négocier plus bas qu’avec une personne qui n’a pas de relation avec leur banque », soulève le spécialiste. Certaines banques peuvent aussi proposer, du même coup, qu’un client transfère des actifs chez elles pour bénéficier de ce taux discrétionnaire. Autre bon coup financier : advenant que votre cote de crédit soit supérieure à 700 ou 750, environ, il est possible que certaines institutions offrent, par exemple, un petit rabais de 0,05 % additionnel à votre négociation de prêt hypothécaire, indique Houssein Farhat.

Stratégies de remboursement

Il existe des stratégies de paiement accéléré étalées sur une ou deux semaines plutôt que mensuellement. « Juste en faisant comme ça, on peut payer en 21 ans et 1 mois, plutôt que 25 ans. Ça économise des intérêts composés qui se seraient empilés. Souvent, les gens sont payés touts les deux semaines, donc c’est simple, la paye rentre et l’hypothèque sort. » Accessoirement, si vous en avez les moyens ou lorsque vous recevez un bonus annuel ou un important remboursement d’impôt, il est également possible d’opter pour le remboursement anticipé : jusqu’à 15 % du montant initial de votre prêt sans indemnité, chaque année. « Beaucoup de gens ou clients ne le savent pas, mais ce sont des stratégies pour rembourser la dette plus facilement et moins cher. »