Un nouvel immeuble multilogements a récemment été érigé en une seule journée à Mont-Laurier. Sa structure est constituée de poutres d’aluminium, associée à une enveloppe à haute efficacité thermale précertifiée LEED/Novoclimat. C’est l’entreprise ACAL System qui a conçu la structure avec l’apport du Centre d’expertise et d’innovation sur l’aluminium (CeiAl). Survol des activités d’un centre unique au Québec.

Que fait le CeiAl exactement ?

Agir à titre d’expert technique, c’est l’un des premiers mandats du CeiAl, que ce soit dans le domaine de la construction, de la fabrication de produits, du transport, du recyclage, des infrastructures, etc. Entre 125 et 150 demandes lui sont soumises chaque année. Des mandats qui vont de quelques heures à parfois de nombreux mois.

« Si on le compare à d’autres matériaux comme l’acier, l’aluminium est assez jeune et il subsiste de nombreuses questions quant à son utilisation. Notre rôle est d’accompagner et de répondre aux interrogations autant des donneurs d’ordres, des ingénieurs, des architectes... », explique François Racine, directeur général d’AluQébec dont relève le CeiAl. Le centre est donc une référence pour mieux utiliser l’aluminium et aiguille tous les intervenants de la chaîne de valeur de l’aluminium autant sur les alliages possibles, les propriétés mécaniques, le système d’assemblage et bien d’autres.

PHOTO FLORIAN LEROY, COLLABORATION SPÉCIALE

François Racine, directeur général d’AluQébec

Outil de maillage

Non, le CeiAl n’a pas de laboratoire de recherche à proprement parler, mais il sert aussi de pont pour effectuer les mariages entre les différents intervenants spécialisés en recherche et développement et ses membres.

Il nous arrive de monter des projets de recherche et développement et de suivre ce qui se passe tout au long, mais on sert surtout à fédérer les différents intervenants.

François Racine, directeur général d’AluQébec

Aussi des formations

Véritable boussole pour l’aide à la conception, le CeiAl offre aussi des cours adaptés aux architectes et aux ingénieurs. « Pour les ingénieurs, ce sont des cours très ciblés qui leur apprennent comment concevoir des structures avec ce matériel et répondre aux normes spécifiques. Tandis que pour les architectes, ce sont des cours plus généraux qui expliquent quoi faire et ne pas faire pour une plus grande durabilité de ce matériel, les types de peinture à utiliser, les options de types d’alliages, etc. »

Le CeiAl ne s’est pas contenté de mettre sur pied des cours pour les professionnels. Sur la plateforme en ligne AluCompétence, une quarantaine de modules ont également été préparés pour la relève qui étudie dans les cégeps et les universités en design, architecture, génie des matériaux et dans d’autres formations. Notes de cours, présentations PowerPoint, tout est accessible gratuitement sur le site de l’organisation.

On constate que le principal frein à l’utilisation de l’aluminium est la méconnaissance. C’est pourquoi on a démocratisé le savoir et qu’on fait aussi des webinaires techniques.

François Racine, directeur général d’AluQébec

Consultez le site AluCompétence

Une vigie sur l’avenir

Toujours présent lors de salons, colloques, conventions et siégeant dans des comités de travail, l’organisme a une bonne idée de l’avenir du secteur de l’aluminium. Évidemment, on ne peut passer sous silence la filière de la batterie électrique, mais l’avenir se dessine aussi du côté des ponts et des passerelles.

Le Québec compte à ce jour une cinquantaine de passerelles piétonnières en aluminium, sans parler de deux ponts routiers situés à Arvida et à Saint-Ambroise. Ce n’est qu’un début puisque des projets sont à prévoir entre le Québec et la Norvège, qui est un véritable leader dans les constructions de ce type.