Après avoir plus que doublé son chiffre d’affaires en trois ans et s’être enracinée en Inde, EPIQ Machinerie n’a pas l’intention de ralentir le rythme. Au contraire. L’équipementier québécois a désormais de grands projets au Moyen-Orient, en France et aux États-Unis.

Et c’est par des acquisitions que la croissance devrait se poursuivre, avance la PDG de l’entreprise, Éloïse Harvey.

« On a eu l’occasion de grossir de façon organique. Maintenant, faisons-le par acquisitions, dit-elle. Ça va mettre une pression différente sur nos équipes. Ça va être une pression d’intégration, plutôt que d’embauches et de nouvelles ressources qui ne connaissent pas nécessairement le domaine. »

L’année 2023 a été particulièrement chargée pour l’entreprise qui conçoit et fabrique des systèmes de manutention, de traitement, ainsi que des équipements mobiles pour les fonderies d’aluminium. Elle est également active dans le secteur des pâtes et papiers.

EPIQ Machinerie a notamment agrandi ses installations d’assemblage de Saguenay et fait l’acquisition d’une nouvelle usine de fabrication à Saint-Honoré.

Depuis trois ans, l’équipementier a augmenté sa capacité de production de 30 % et son nombre d’employés de 50 % dans la province. « On veut continuer à grossir au Québec, dit Mme Harvey. Notre siège social est ici et c’est important de continuer à prendre de l’envergure. »

Boom en Inde

Si l’entreprise a réussi à doubler son chiffre d’affaires au cours des trois dernières années, c’est cependant grâce à sa présence en Inde. Détail : EPIQ Machinerie est née d’une fusion en 2021 entre Mecfor et Advanced Dynamics (AD), de Saint-Bruno-de-Montarville. Et cette dernière était déjà partenaire d’une entreprise indienne.

PHOTO FOURNIE PAR EPIQ MACHINERIE

Éloïse Harvey, PDG d’EPIQ Machinerie

On avait un plancher de fabrication et d’assemblage en Inde ; on est rendus avec trois. On est aussi passés de 300 employés à plus de 500 aujourd’hui. À la fin de 2024, on devrait atteindre près de 600 employés pour rencontrer la cadence à laquelle on doit produire et notre carnet de commandes en Inde.

Éloïse Harvey, PDG d’EPIQ Machinerie

Selon la PDG, les tensions diplomatiques qu’il a pu y avoir entre le Canada et l’Inde à l’automne 2023 ont, au bout du compte, eu peu de répercussions sur les projets d’EPIQ dans cette partie de la planète.

L’acquisition en 2023 d’une firme d’ingénierie en Inde permet par ailleurs à EPIQ d’y exploiter une filiale « complète », soit de la conception à la vente, et de la fabrication jusqu’au service après-vente.

S’il n’en tient qu’à la PDG, ce modèle sera reproduit dans les « territoires clés » de l’entreprise.

Exportations en hausse

La table est d’ailleurs déjà mise au Moyen-Orient, où le manufacturier québécois compte une unité d’affaires à Bahreïn.

« En ce moment, c’est principalement pour la vente et le service après-vente, dit Mme Harvey. Mais en 2024, on va y déployer des efforts pour y faire de la gestion de projets et de l’assemblage pour fournir localement nos clients du Moyen-Orient. »

Le scénario est le même en France, où EPIQ exploite un bureau de pièces et de services. L’entreprise vise à y développer une filiale complète. Il n’est pas exclu que cet objectif soit atteint en 2024 par une acquisition, avance la PDG.

Ce modèle pourrait en outre être répété en 2025 au sud de la frontière, laisse entendre Éloïse Harvey, qui agit à titre d’ambassadrice pour la Zone d’innovation de l’aluminium (ZIAL). Une acquisition aux États-Unis est dans les cartons.

« C’est notre stratégie going global. Ça consiste à s’établir avec des filiales complètes dans nos territoires pour vraiment vivre la proximité avec le client et se développer dans ces marchés-là avec une présence locale forte. »

Les exportations, stimulées en bonne partie par le secteur de l’aluminium, représentent environ 70 % des revenus d’EPIQ Machinerie. Un pourcentage appelé à croître, estime Éloïse Harvey.