Chaque année, l’ADRIQ souligne la collaboration entre une entreprise et un centre collégial de transfert de technologie (CCTT). Le dernier prix a été remis à TGWT Technologies propres et au CCTT du collège de Maisonneuve pour leur travail sur les chaudières à vapeur. Comment fonctionnent ces collaborations ? Arrière-scène.

« Dans notre cas, nos relations avec les CCTT ont été un important levier qui nous a aidés à devenir un chef de file en chimie verte », affirme sans hésiter Paule Genest, directrice ESG et développement chez TGWT.

On compte actuellement 59 centres collégiaux de transfert de technologie dans la province. Rattachés à des collèges et répartis dans 15 des 17 régions du Québec, ils ont plusieurs rôles, y compris celui de soutenir les entreprises dans leurs projets d’innovation et de recherche appliquée. Chaque centre se spécialise dans un domaine, allant de la foresterie à la géomatique en passant par la microélectronique et la métallurgie.

Le CCTT impliqué dans la collaboration avec TGWT, le Centre d’études des procédés chimiques du Québec (CEPROCQ), se spécialise dans les procédés chimiques verts, la bioéconomie et le développement durable.

Parmi ses missions, le CEPROCQ collabore avec une trentaine d’entreprises par année pour les aider à mener à terme un projet innovateur qu’elles désirent réaliser. Certains sont à plus court terme, et durent de trois à six mois, alors que d’autres sont plus complexes, et peuvent durer de trois à cinq ans.

« On fonctionne parfois par offre de service, c’est-à-dire que les entreprises paient pour collaborer avec nous, mais on peut également collaborer sur la base d’un projet de recherche. On aidera alors l’entreprise à obtenir du financement pour soutenir son projet », explique Sanaz Safa, directrice par intérim du CEPROCQ.

PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE

Sanaz Safa, directrice par intérim du Centre d’études des procédés chimiques du Québec

Talents et équipement

Le projet ayant valu un prix au CEPROCQ et à TGWT touchait aux chaudières à vapeur.

Dans le cadre de cette collaboration, le CEPROCQ a aidé l’entreprise de Longueuil à développer des additifs biosourcés et des appareils visant à accroître l’efficacité énergétique des chaudières.

Le problème était celui du moussage : les sels présents dans l’eau des chaudières à vapeur se concentrent au fil du temps et produisent une mousse qui limite le transfert de chaleur. TGWT a donc conçu des appareils permettant d’en détecter la formation. Elle a aussi développé des additifs antimousse.

Le CEPROCQ, pour sa part, a mis à la disposition de l’entreprise des équipements et instruments scientifiques, mais aussi des conseillers techniques ayant l’expertise nécessaire pour mener à bien les expériences.

Pour développer nos solutions, on avait besoin d’une chaudière avec laquelle faire des tests. Le CEPROCQ en avait une que l’on a pu modifier en y greffant des sondes. Ce n’est que chez eux qu’on pouvait faire ce type d’expérience.

Louis Godbout, scientifique en chef chez TGWT Technologies propres

Des résultats concrets

Dans le cadre de cette collaboration, l’entreprise a déposé une demande de brevet provisoire pour les appareils qu’elle a développés. Et c’est là un autre avantage de collaborer avec un CCTT : la propriété intellectuelle revient de façon générale aux entreprises.

« C’est un des aspects les plus avantageux de travailler avec eux, et pour nous, c’est essentiel », dit Louis Godbout, scientifique en chef chez TGWT. L’entreprise a d’ailleurs travaillé avec plusieurs CCTT au fil des années, comme Optech et le Centre de métallurgie du Québec. Elle travaille aussi actuellement sur un projet avec Innofibre.

« Sans le soutien des CCTT, c’est un peu comme s’il nous manquerait un bras... et peut-être même une jambe, dit en plaisantant Louis Godbout. Parce que leur soutien donne des résultats concrets. »