En août 2023, Jonathan Émond a quitté son travail pour retourner à l’université pendant cinq ans, afin de devenir notaire. Il a choisi de ne pas travailler pendant ses études. Un luxe qu’il peut se permettre en partie grâce aux économies placées dans son compte d’épargne libre d’impôt (CELI).

Le trentenaire a ouvert son CELI il y a une dizaine d’années sans stratégie précise. « Je l’ai ouvert juste parce que je croyais que ça m’en prenait un, mais je ne plaçais pas d’argent de façon régulière, dit-il. Ce n’était pas pour un projet précis, et il n’y avait presque rien dedans. »

Pendant cette période, il étudiait à l’université pour devenir enseignant, en plus de travailler chez Costco à temps partiel. « Après l’obtention de mon diplôme en 2016, j’ai accepté quelques contrats d’enseignement durant six mois, tout en continuant au Costco. Puis, j’ai arrêté de travailler dans les écoles pour évoluer à temps plein chez Costco jusqu’en août 2023, lorsque j’ai commencé mon bac en droit. »

Lorsqu’il réfléchissait à son retour aux études, l’argent ne semblait pas sa principale préoccupation.

Je me demandais surtout si j’avais envie de délaisser un travail que j’apprécie, avec un top salaire, une stabilité, un bel environnement de travail et quatre semaines de vacances par année, en sachant que le nombre allait continuer d’augmenter avec le temps.

Jonathan Émond

Sans oublier l’obligation de vendre son condo. « Je l’aimais vraiment, mais je savais qu’en retournant aux études, je n’aurais pas les moyens de le conserver. Au fond, je doutais surtout à l’idée de mettre de côté ma vie de jeune professionnel qui est rendu à la même place que ses amis. »

L’universitaire n’a pas eu recours à un conseiller financier pour prévoir la gestion financière des cinq années que dureront son bac et sa maîtrise en droit notarial. « L’enjeu financier ne représentait pas un poids. Je savais qu’en vendant mon condo, j’aurais les fonds nécessaires. »

En effet, les profits réalisés sur la vente de son ancienne propriété ont été placés dans son CELI en respectant le maximum qu’il pouvait investir. Le reste est demeuré dans le compte courant de son institution financière. « Je savais aussi qu’en ne travaillant pas durant mes études, j’aurais droit à des prêts et bourses considérables qui couvrent mes dépenses courantes : épicerie, essence, passe d’autobus, etc. Mon CELI sert strictement à payer mon loyer durant cinq ans. »

PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE

Jonathan Emond prévoit travailler durant ses congés estivaux, mais il mise surtout sur son CELI et ses prêts et bourses pendant ses études.

De retour aux études depuis août dernier, il poursuivra son parcours universitaire jusqu’au printemps 2028. Une période durant laquelle il espère que ni sa motivation ni ses économies ne déclineront.

Je vais être le premier surpris si l’argent que j’ai mis de côté ne suffit pas à couvrir toutes mes dépenses jusqu’à la fin de mes études. Je suis convaincu d’être correct pendant cinq ans, même sans travailler durant l’année.

Jonathan Émond

S’il prévoit travailler durant ses congés estivaux, il mise surtout sur son CELI et ses prêts et bourses. « Le CELI m’a apporté une paix d’esprit, même si je sais qu’il ne me restera plus la moindre économie à la fin du projet. »

Il pourra alors compter sur le salaire non négligeable de notaire qu’il gagnera à partir de ses 35 ans pour renflouer ses coffres.