Les hôteliers et leurs partenaires en tourisme d’affaires du Centre-du-Québec sont unanimes, le secteur de la clientèle d’affaires n’est plus le même depuis la pandémie. Les défis auxquels ils doivent faire face sont multiples, mais ils trouvent des solutions et n’hésitent pas à investir.

Investissement de 1 million dans la cuisine

Ouvert depuis 1963, l’Hôtel et Suites Le Dauphin Drummondville n’avait jamais rénové ses cuisines. Après un investissement de 1 million de dollars, on y retrouve de toutes nouvelles installations avec l’ajout d’un espace café et un restaurant au goût du jour. Une façon d’attirer et de garder le personnel de cuisine, selon Étienne Aubin, directeur des revenus, ventes et marketing. « Nous avons aussi recruté à l’étranger pour pourvoir certains postes. Aujourd’hui, la main-d’œuvre étrangère représente 15 % de notre personnel. »

Inflation oblige, l’établissement a dû augmenter ses tarifs d’entre 15 et 20 % pour les chambres et de 10 % pour le service de nourriture. Une situation qui se répercute sur la signature des contrats. « Les entreprises veulent absolument des soumissions, ce qui n’était pas toujours le cas auparavant. » Les chiffres de l’établissement confirment d’ailleurs une baisse de l’achalandage de 20 %. « On n’est pas encore revenus à l’occupation de 2019, mais on se console en se disant que nous ne sommes pas un cas unique. »

Consultez le site de l’Hôtel et Suites Le Dauphin Drummondville

Des investissements… et des défis

Depuis cinq ans, 7 millions ont été investis au Best Western Hôtel Universel Drummondville pour améliorer les salles de réunion et les chambres. Le restaurant Pacini est le dernier en date à avoir subi une cure de rajeunissement. Et ce n’est pas terminé, selon Catherine Laguë-Beaulieu, directrice des ventes, qui indique que d’autres investissements sont au menu. Quant au volume du tourisme d’affaires, celui-ci est au même niveau qu’en 2019 et une augmentation est prévue pour l’an prochain.

Les obstacles sont toutefois nombreux. La pénurie de main-d’œuvre et le taux de roulement du personnel affectent autant les établissements que les organisateurs d’évènements. « Avant, cinq ou six personnes travaillaient sur l’organisation d’un évènement. Maintenant, les entreprises ont trois ou quatre personnes pour faire le même travail. Ils font de leur mieux, mais cela se répercute sur nous et nous devons les accompagner davantage », constate la directrice. Autre impact, le nombre de participants fluctue beaucoup plus qu’avant. « S’il manque d’employés dans une entreprise, le taux de participation va chuter. On voit aussi beaucoup de gens se décider à la dernière minute. Cela nous demande une grande flexibilité, mais ce n’est pas toujours possible de répondre aux demandes », observe la spécialiste.

Julie Verreault, conseillère en tourisme d’affaires et sportif pour Tourisme Drummondville, confirme cette tendance aux réservations de dernière minute. « Je reçois des appels toutes les semaines, du type : j’ai un évènement de 1200 personnes qui aura lieu dans six semaines, trouvez-moi quelque chose. Il faut s’y prendre au moins un an et demi d’avance. Sans cela, il est certain que les possibilités d’hébergement et les dates s’amenuisent et les clients repartent frustrés. »

Consultez le site du Best Western Hôtel Universel Drummondville

Des clients plus réfléchis

De son côté, depuis six mois, Daniel Lagueux, directeur des ventes du Centrexpo Cogeco de Drummondville, observe que les clients sont de retour, mais ils dépensent moins. Moins de nuitées, absence de souper ou de cocktail, réticence à signer les contrats, les entreprises réduisent leurs dépenses. « Il n’y a plus de viande autour de l’os. Les entreprises font attention, comparent les prix entre les différentes options. Elles sont plus réfléchies », constate le directeur des ventes.

Le personnel du Centrexpo Cogeco est mis à contribution pour répondre aux besoins des clients, mais l’entreprise doit aussi affronter ses propres défis. La pénurie de main-d’œuvre l’a contrainte à recourir au service d’une main-d’œuvre étrangère, sans parler des répercussions de l’inflation. « La hausse est plus marquée dans le secteur de l’audiovisuel. On parle d’une augmentation de 30 % en deux ans. »

Consultez le site du Centrexpo Cogeco de Drummondville