Les clients d’affaires ne manquent pas à l’appel pour remplir les salles de la Montérégie, mais leurs habitudes ont changé. C’est sans parler des impacts de l’inflation et de la pénurie de main-d’œuvre. En somme, rien n’est plus pareil dans le milieu.

Moins cher qu’à Montréal

Le Centre des congrès de Saint-Hyacinthe, avec ses 33 salles et le Sheraton adjacent avec ses 223 chambres est très occupé, mais le mot d’ordre aux clients est « flexibilité » pour les gros évènements. « L’agenda a quelques trous pour 2024, mais on a de plus en plus de groupes qui allaient à Montréal et qui viennent chez nous en raison de coûts moindres, et ce, même si on a dû augmenter nos frais de 15 % pour la nourriture et de 5 % pour nos salles », explique Marie-Ève Brodeur, déléguée commerciale.

Quant aux nouvelles tendances, la déléguée note un engouement pour les cocktails dînatoires. Il faut dire que la toute nouvelle terrasse a de quoi ravir les visiteurs. Autres nouveautés, l’établissement a maintenant un chef qui se consacre aux allergies et dispose aussi d’un centre d’information touristique à même le centre des congrès.

Consultez le site du Centre des congrès de Saint-Hyacinthe

Hôtellerie sociale

PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE

En hommage aux Sœurs grises, qui ont possédé pendant plus de 200 ans le Manoir D’Youville de Châteauguay, l’établissement vient d’implanter sur son terrain de l’île Saint-Bernard un potager de 5000 pieds carrés et intègre de jeunes autistes à l’emploi.

À l’île Saint-Bernard, à Châteauguay, le Manoir D’Youville remet ses profits à la Fondation Compagnom qui œuvre en santé mentale. « Notre mission est de faire de l’hôtellerie sociale. Nous subventionnons beaucoup d’organismes. C’est pourquoi malgré l’inflation, nous avons maintenu nos prix très bas. Seul le Bistro La Traite, qui se spécialise dans les produits aux saveurs d’ici, et le restaurant Chez mes sœurs ont vu leurs prix augmenter de 7 % », explique Angela Mason, directrice des ventes. Malheureusement, c’est aussi le côté gastronomique qui souffre le plus de la pénurie de main-d’œuvre. « Il y a beaucoup de rotation dans les cuisines. C’est pourquoi on redistribue une partie des pourboires aux cuisiniers. »

Ce qui est nouveau ? Les changements de dernière minute qui pèsent lourd sur l’organisation. « La journée même, le client peut nous demander un service de café ou d’ajouter une dizaine de personnes. On sent aussi que la patience s’est amenuisée et qu’on souhaite des réponses tout de suite », constate la professionnelle. Prochain défi ? La poursuite de la rénovation des 115 chambres afin d’y ajouter des salles de bains privées.

Consultez le site du Manoir D’Youville

Employés étrangers

PHOTO TIRÉE DE LA PAGE FACEBOOK DE L’AUBERGE DES GALLANT

L’Auberge des Gallant est entourée d’un boisé de quatre hectares, d’un lac et d’un jardin.

À Sainte-Marthe, l’Auberge des Gallant est entourée d’un boisé de quatre hectares, d’un lac et d’un jardin méticuleusement entretenu. Disposant de trois salles, l’endroit peut recevoir jusqu’à 250 convives. Dominic Gallant, directeur général de l’établissement, constate une tendance à la segmentation des groupes. « Le corporatif sort maintenant plus souvent en petits groupes de 10-12 personnes. » Il observe aussi un autre changement : « Notre clientèle est à 50 % corporative et elle venait en semaine, mais on reçoit désormais beaucoup de demandes pour la fin de semaine qu’on ne peut malheureusement pas toujours accepter, faute de place. »

Autre défi : la main-d’œuvre. Pour remédier à cette problématique, Dominic Gallant n’a eu d’autre choix que de recourir à six employés étrangers temporaires pour pourvoir les postes dans les cuisines. « Pendant des mois, je m’en suis occupé moi-même, mais je devais trouver une solution. » Côté inflation, les augmentations sont de l’ordre de 10 % tant sur le plan des chambres que de la restauration.

Consultez le site de l’Auberge des Gallant

Prix non négociables

PHOTO FOURNIE PAR LE CHÂTEAU VAUDREUIL

Le Château Vaudreuil a subi une transformation majeure en 2020-2021.

Au Château Vaudreuil, les réservations à la dernière minute sont comme ailleurs une nouvelle réalité, mais il y a plus. Les clients qui souhaitent négocier risquent d’être déçus. La marge de manœuvre de l’entreprise ne le permet plus. « Nos frais de location de salles ont grimpé de 100 %. On note également une hausse de 30 % en moyenne pour les chambres et entre 11 et 15 % pour la restauration », souligne Sarah Hardat, directrice des ventes et du marketing. Il faut dire que l’endroit a subi une transformation majeure en 2020 et 2021, ce qui justifie ces augmentations.

Autre constatation, l’établissement reçoit de nombreuses demandes pour du team building comme des jeux d’évasion. C’est pourquoi il s’est associé à l’entreprise Activac pour l’aider à offrir ce créneau. « De notre côté, nous sommes aussi en train de développer notre gamme d’activités comme les soupers BBQ, le menu de service de thé, etc. », affirme Sarah Hardat.

Consultez le site du Château Vaudreuil