Crakmedia est omniprésente dans le monde numérique un peu partout sur la planète. Après avoir développé son propre algorithme, cette PME de Québec spécialisée en marketing web a augmenté sa productivité et, par ricochet, sa profitabilité. Et elle compte miser davantage sur l’intelligence artificielle (IA) pour poursuivre sa croissance.

Les choses vont plutôt bien pour l’entreprise du boulevard Charest. Son plus grand défi en ce moment est de gérer sa croissance.

« Il faut sauter sur toutes les possibilités, mais en même temps, on est obligé de refuser des clients. Dire non, c’est difficile », explique Olivier Casaubon Bouchard, chef des opérations chez Crakmedia depuis sept ans.

Autre signe que les choses tournent assez rondement pour la PME de 200 employés : quand nous lui avons parlé, M. Casaubon Bouchard s’apprêtait à partir une semaine en vacances à Cancún, au Mexique. Pas avec une dizaine de membres de la haute direction, mais bien avec 180 employés de l’entreprise. « On a nolisé un avion juste pour nous. C’est notre façon de dire merci à nos équipes », dit le gestionnaire, qui a notamment bossé dans la Silicon Valley.

Crakmedia se présente comme un leader en matière de marketing web, de marketing de performance, de développement web et de monétisation de trafic. La plupart de ses clients sont en Amérique du Nord et en Europe, mais des gens aux quatre coins du monde cliquent sur les campagnes créées et gérées par la PME.

Des milliards de clics

Celle-ci affirme par ailleurs que les publicités numériques et les placements médias qu’elle développe avec son équipe (programmeurs, vidéastes, designers, etc.) sont vus jusqu’à 1,5 milliard de fois par jour dans plus de 150 pays et territoires.

On est le lien entre le vendeur et le consommateur. On a 5000 campagnes de marketing différentes en tout temps. Notre algorithme nous permet d’offrir des campagnes encore plus efficaces.

Olivier Casaubon Bouchard, chef des opérations chez Crakmedia

L’entreprise techno, fondée il y a 20 ans, travaille sur son algorithme depuis quatre ans.

« Chaque jour, l’algorithme effectue 424 millions d’interventions dans nos différentes campagnes, dit-il. Ça permet de les personnaliser, de faire des mises à jour et d’éviter la surexposition d’une même campagne. On a ainsi un produit plus juste et plus ciblé. »

PHOTO FOURNIE PAR CRAKMEDIA

Olivier Casaubon Bouchard, chef des opérations chez Crakmedia

Résultat : la PME a, à ce jour, gagné 150 heures de productivité par mois. « Ça ne représente pas juste des économies de temps, affirme le patron de Crakmedia. Ça a un effet sur notre profitabilité. Ça se chiffre en millions de dollars. »

Le modèle d’affaires de Crakmedia repose sur l’efficacité de ses campagnes. Si, par exemple, un consommateur clique sur une bannière et que cela se traduit par une vente, l’entreprise québécoise touche un pourcentage de la vente. Aussi, Crakmedia tire une partie de ses revenus des quelque 2000 « affiliés » qui utilisent ses outils de marketing.

L’intelligence artificielle

L’intelligence artificielle occupe une place importante dans la stratégie de l’entreprise techno. Et elle ira en s’accentuant, soutient Olivier Casaubon Bouchard.

« L’IA générative et le “machine learning”, c’est bon pour nous, dit-il. Et ça ne fait que se perfectionner. On pourra encore plus optimiser et rendre plus efficaces nos contenus.

« Tous nos employés utilisent, d’une façon ou d’une autre, des outils d’intelligence artificielle. »

Habituée des concours, Crakmedia est finaliste dans la catégorie « Accroissement de la productivité » aux prix Les Mercuriades 2024. C’est grâce à la création et à la mise en place de son algorithme que la PME croit avoir des chances de faire bonne figure. « Nous n’arrivons pas les mains vides », soutient Olivier Casaubon Bouchard.